D’après une étude réalisée par Project44, les retards d’expédition de marchandises envoyées par voie maritime entre la Chine et l’Europe ont bondi l’an dernier de 172 %, avec un retard moyen qui est passé de 0,6 jour en 2020 à 1,65 jours en 2021. Cela n’a pas été beaucoup mieux entre l’Asie et les Etats-Unis : la plateforme de visibilité transport a enregistré une hausse de 144 % entre l’empire du Milieu et les principaux ports de la côte ouest des Etats-Unis, Los Angeles et Long Beach. Sur cet axe, le retard moyen s’est établi à 2,46 jours (voir graphique ci-dessous). « L’exercice a été compliqué pour les expéditeurs et les consommateurs car les principes du juste-à-temps se sont effondrés, analyse Project44. Alors que les chargeurs se sont précipités pour répondre à l’explosion de la demande, tout a été mis en œuvre au niveau de la capacité des navires ou encore des entrepôts pour s’adapter à cette évolution en misant encore davantage sur le juste-à-temps. » Dans ce contexte, les ports ont continué de souffrir. Malgré les mesures qu’ils ont prises en novembre dernier avec un système de file d’attente, les ports californiens doivent toujours composer avec une centaine de navires croisant au large en attente d’un poste d’amarrage. « Les transporteurs ont commencé à tenir compte de ces goulets d’étranglement dans leurs calendriers prévisionnels, poursuit Project44. Les données qui comparent la date d’arrivée initialement prévue par le transporteur à la date d’arrivée réelle révèlent des retards moyens d’expédition de 5 jours au cours du dernier semestre de 2021. » La plateforme estime par ailleurs que la problématique de la capacité restera d’actualité cette année avec des armateurs qui ont toujours le dessus dans les négociations contractuelles. « Nombre de chargeurs se contentent désormais de contrats longue durée afin de se prémunir contre toute volatilité des prix », conclut Project44. AD