En procédant ces derniers mois à quatre acquisitions de sites existants proches de Paris, Prologis a donné corps à une stratégie en gestation depuis deux ans à l’échelle du groupe, qui vise à répondre à l’enjeu croissant pour certains de ses clients de disposer de capacités logistiques plus proches du cœur urbain*. Une conférence de presse organisée fin novembre a permis à Cécile Tricault et Salvi Cals, directrice générale Europe du Sud et directeur des Investissements France, d’en présenter les premiers jalons. Membre du groupe de travail international qui a entériné la volonté de Prologis de participer à la structuration d’un nouveau segment d’offre de capacités orienté logistique urbaine, Salvi Cals est en première ligne vu qu’il pilote l’acquisition de bâtiments existants, qui en est le ressort-clé (en plus de son rôle en matière de développements plus classiques). « En Europe, la démarche se concentre sur Londres et Paris, e et en Ile-de-France nous ciblons des territoires-clés situés entre l’A86 et le périphérique, note-t-il. Et à la proximité du cœur urbain s’ajoute un critère de lien avec les grandes plateformes logistiques situés à plusieurs dizaines de km de l’agglomération, ou de potentiel de développement de services de livraison Premium en fonction des caractéristiques des bassins de consommation ». En pratique, deux des récentes acquisitions se sont faites dans l’Ouest parisien, à Nanterre, une au Sud à Vitry, et la 4ème dans l’Est à Rosny. Actée en février, cette dernière est plutôt emblématique : il s’agit d’un entrepôt de 12 600m² en façade de l’A86, « un peu fatigué », en cours de rénovation complète pour entrer dans les standards logistiques actuels, notamment en termes de densité de stockage ou de potentiel d’emploi sur place. Et il pourra être loué pour une exploitation en logistique urbaine à proprement parler, alors que ceux acquis en octobre à Vitry (8 500 m²) et Nanterre (19 500 m²) sont durablement occupés par JC Decaux et le loueur de véhicules d’entreprises Parcours. Quant à celui acquis courant novembre (6 000 m² proche de La Défense), il sera rénové puis loué, a priori pour une exploitation tournée vers la livraison de colis. Deux sites occupés, donc pas de capacités tangibles à proposer rapidement, s’étonne-ton auprès de Prologis ? « Cette stratégie s’inscrit dans le long terme, pour constituer un parc permettant à la fois de répondre aux besoins actuels de nos clients et à leur évolution à 10 ou 20 ans », répond Salvi Cals. Et si l’investissement pour ses quatre acquisitions dépasse a priori les 50 M€, la démarche ne joue pas en terme d’enveloppe prédéfinie mais se veut avant tout pragmatique. « En fonction des opportunités, ce nombre de sites franciliens pourrait être multiplié par 4 ou 5 d’ici 2 ou 3 ans », indique Cécile Tricault, en insistant sur le travail à mener en parallèle sur la sensibilisation des élus et autres acteurs du tissu urbain pour intégrer la logistique dans la dynamique d’un développement plus harmonieux de la ville. MR
*NB : les abonnés au mensuel Supply Chain Magazine avaient eu la primeur de la démarche de Prologis dans le cadre du dossier « Immobilier logistique, un horizon tourné vers la ville », publié dans notre numéro de novembre (exceptionnellement consultable ici, en ligne et en clair).