“La crise actuelle ne peut pas remettre en question l’urgence d’agir pour prévenir la crise climatique”. C’est ainsi que Jean-Paul Agon, le Pdg de L’Oréal, a introduit le 2ème plan RSE 2020/30 de son groupe, qui fait de l’augmentation du plastique recyclé ou biosourcé une de ses priorités. 100% des emballages des produits de ses différentes marques doivent y être passés d’ici à 2030 (15% à 20% en 2020). L’Oréal vend 7 milliards de produits par an dans le monde et estime à entre 0,03% et 0,04% sa part dans la consommation mondiale de plastique. Sa marque principale pour le grand public, Garnier, s’engage sur du zéro plastique vierge d’ici à 2025. L’entreprise réfléchit également à étendre la possibilité de rechargement des bouteilles (refill) au-delà des initiatives déjà prises par sa marque de shampoing pour les salons de coiffure, Source, ou Mugler (fontaine à parfum). Depuis juin 2020, Garnier est aussi pilote sur la communication au grand public de l’empreinte environnementale et sociale (14 critères retenus) de ses produits capillaires, avec une note de A à E auditée par Bureau Veritas. Mais contrairement aux produits alimentaires, pas d’affichage sur le produit lui-même, mais sur le site garnier.fr. « Il faut déjà voir comment va réagir la consommatrice. Et si le produit est noté D ou E, il faudra l’améliorer, donc on ne veut pas changer les emballages en permanence », explique Alexandra Palt, directrice générale RSE du géant de la beauté, qui compte déployer cet affichage sur d’autres produits et marques. Une des autres grandes ambitions de ce plan réside dans la baisse de 50% par produit fini des gaz à effet de serre d’ici à 2030 (versus 2016), après les avoir réduit de 78% entre 2005 et 2019, alors que dans le même temps le volume de production augmentait de 37%. L’Oréal veut donc que 100% de ses usines et autres sites aient atteint la neutralité en carbone en 2025 (35 sites à jour en 2019, dont 14 usines). En 2019, les usines du groupe ont consommé 51% d’eau en moins, elles devront maintenant s’organiser pour la réutiliser en boucle à 100% d’ici à 2030. « Nous ne pourrons peut-être pas atteindre tous ces objectifs », prévient Jean-Paul Agon, qui se défend de faire du greenwashing. Côté investissements, le Pdg de L’Oréal ne donne pas de chiffres : « On en calcule pas le coût. Mais nous avons gagné 30 points de base de rentabilté chaque année sur les 7 ans du premier plan ». VL
Jean-Paul Agon, le Pdg de L’Oréal, lors de la conférence de presse digitale du groupe, le 25 juin.
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