Dans les jours suivant la mise en œuvre du confinement, la start-up Connecting Food a réussi à finaliser une levée de fonds de 3,2 M€ qui associe le fonds dédié à l’agroalimentaire CA Transitions d’IDIA Capital Investissement (groupe Crédit Agricole), le fonds spécialisé blockchain LeadBlock Partners et les business angels qui avaient déjà soutenu son développement (portant à 5M€ le total des financements réunis depuis sa création à l’automne 2016). Connecting Food cible le créneau de la transparence alimentaire en proposant aux industriels ou coopératives, leurs marques ou leurs distributeurs, une solution permettant de tracer toutes les étapes de l’élaboration d’un produit et d’assurer que tous les engagements pris ou labellisés (sans OGM, filière française, bio ou autres) ont bien été tenus. « On ne parle pas d’une certification de la capacité à respecter un cahier des charges, mais bien d’un audit lot par lot qui documente la provenance des matières premières, le respect des process de production de stockage ou de transformation… Face à des acteurs affichant des principes vertueux, l’objectif des marques est alors d’assurer un marketing de la preuve plutôt que de la promesse », nous explique Maxine Roper, co-fondatrice de la start-up. Au-delà de sa valeur pour le producteur/distributeur, la formule permet de remonter ces informations aux clients s’ils scannent le QR Code apposé sur le produit. D’ici quelques semaines arriveront ainsi en rayon des Petit Beurre Lu ou un jambon sans antibiotique d’Herta dûment estampillés. Après une version « démonstrateur » en 2018, la version « scalable » sortie en 2019 a permis à Connecting Food de signer avec une quinzaine de clients ces 18 derniers mois : de grands noms comme Nestlé ou Mondelez pour les produits cités, mais aussi une coopérative laitière du nord comme Ingredia (pour du lait en MDD ou des protéines destinées au industriels), un géant des céréales comme Soufflet ou un spécialiste allemand des limonades pour la traçabilité des fruits. Sa solution s’appuie sur la technologie blockchain en opensource Hyperledger Fabric, sachant que le client de Connecting Food se doit d’impliquer les différents maillons de sa supply chain au projet (trois échelons a minima, voire bien plus). Les fonds levés vont lui permettre de poursuivre le développement de sa solution et ses ambitions à l’international (déjà en Allemagne et en Italie où l’agroalimentaire est très exportateur, voire outre-Atlantique), et d’étoffer son équipe de 22 personnes. À sa formule baptisée LiveAudit, la start-up entend ajouter courant 2020 un volet LiveEthic dont le principe reposera sur la rémunération des acteurs des plus petits maillons de la production pour les aider dans leur transition numérique, en fonction de la fréquence de leurs saisies d’informations et à hauteur de 5% du propre CA de Connecting Food. MR
D’ici quelques semaines arriveront en rayon des Petit Beurre Lu dont les clients pourront scanner le QR Code pour connaître toutes les étapes de leur production, jusqu’à la provenance du blé pour le lot en question.
Crédit photo Connecting Food