Hier, aux côtés de sa secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher et de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, Bruno Le Maire a tenu sa troisième conférence avec les différents acteurs économiques nationaux sur la mobilisation et les mesures d’aide aux entreprises touchées par les conséquences du coronavirus Covid-19. Les enjeux de relocalisation ont à nouveau été abordés le ministre de l’Economie et des Finances, et de manière encore plus précise. Lors de la conférence de presse organisée à l’issue de la réunion, il a tout d’abord commencé par évoquer « l’impact sévère » du coronavirus sur l‘économie, estimé actuellement à plusieurs dixièmes de points de PIB, en rappelant qu’une nouvelle prévision de la croissance française serait annoncée le 15 avril. A noter tout de même que lors des questions-réponses, il a reconnu que la nouvelle estimation de la croissance française en 2020 pourrait être en dessous de 1% (alors qu’elle était estimée à 1,3% avant le début de l’épidémie). Pour soutenir les entreprises et l’économie, le ministre a détaillé une « réponse en trois temps ». Le premier temps, ce sont les aides aux entreprises les plus touchées (étalements de charges sociales et fiscales, éventuels dégrèvements, etc). Le deuxième temps se situe au niveau européen, par une réponse coordonnée et rapide que Bruno Le Maire appelle de ses vœux, dans le cadre d’un « plan de relance politique et économique ». Le troisième temps est celui de la nécessaire relocalisation de certaines activités stratégiques. « Il y aura un avant et un après sur cette épidémie de coronavirus sur l’organisation de l’économie mondiale. Nous voyons bien dans un certain nombre de secteurs la nécessité de réfléchir à une réorganisation des chaînes de valeurs, à une relocalisation d’un certain nombre d’activités stratégiques, en particulier dans le domaine de la santé, et à bâtir une mondialisation où les chaînes de valeur soient mieux protégées, plus indépendantes et évitent également des déplacements inutiles alors même que certaines productions pourraient être faites à proximité » a-t-il lancé. Même si pour l’instant aucune pénurie de médicaments n’est à déplorer en France, le ministre a réitéré sa préoccupation concernant l’industrie pharmaceutique. « On ne peut pas accepter que 80% des principes actifs de nos médicaments soient produits en dehors de l’UE et 40% en Chine. Il faut relocaliser ces activités stratégiques » a-t-il déclaré, en précisant que d’autres filières stratégiques étaient concernées « comme l’aéronautique, l’industrie automobile ou d’autres ». « Nous sommes en train de faire le recensement de notre dépendance en points stratégiques pour un certain nombre de filières et nous en tireront les conséquences, mais ce n’est que le troisième temps de notre réponse » a-t-il conclu. JLR
Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, aux côtés de Muriel Pénicaud, ministre du Travail, et d’Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, lors de la conférence de presse d’hier matin à l’issue de la réunion avec les différents acteurs économiques nationaux sur le coronavirus Covid-19.
Crédit photo Min. de l'Economie et des Finances