Alors qu’un nouvel arrêt de travail des dockers de 72 heures a débuté aujourd’hui dans les ports français à l’appel de la CGT, les secrétaires d’Etat Jean-Baptiste Djebbari (Transports) et Agnès Pannier-Runacher (auprès du ministre de l'Economie et des Finances) ont réuni hier les fédérations professionnelles de la filière logistique française pour évoquer les mesures à prendre susceptibles d’aider les entreprises du secteur face aux conséquences des mouvements sociaux depuis début décembre. Cette réunion, appelée de ses vœux vendredi dernier par Anne-Marie Idrac, la nouvelle présidente de la plate-forme France Logistique, aura eu au moins un mérite : celui de pouvoir partager avec le gouvernement l’inquiétude face aux dizaines de millions d’euros de pertes sèches par port depuis le début du mouvement, face au risque fort de perte d’attractivité sur le moyen et long terme, et à l’impact dramatique durable sur les entreprises de fret ferroviaire et sur l’économie française en général. « Sur le constat, les inquiétudes, la problématique, nous avons le sentiment d’avoir été entendus et compris. Mais il nous semble qu’à ce stade, les réponses ne sont pas à la hauteur des enjeux car la situation actuelle est catastrophique» nous a confié Alexis Degouy, le délégué général d’Union TLF. Le communiqué commun de la FNTR, TLF et TLF Overseas relève ainsi « qu’aucune mesure de soutien supplémentaire ne sera prise au-delà de celles du 10 décembre dernier : remboursement accéléré de la TVA, des reports de charge fiscale et sociale, remboursement accéléré de la TICPE pour les transporteurs … ». Les associations déplorent surtout le refus du gouvernement d’intervenir pour tenter de débloquer les ports (au niveau des ronds-points et des accès aux sites logistiques). Elles annoncent d’ailleurs préparer « les recours nécessaires pour mettre en cause l’inaction de l’Etat afin de faire respecter le droit de travailler des entreprises et des salariés». Côté gouvernement, les mesures annoncées hier concernent principalement des dispositifs d’accompagnement fiscal et social, « mobilisés au cas par cas », comme l’accélération du remboursement de la TVA, le report d’échéances sociales ou fiscales, des facilités de crédit bancaire via Bpifrance, le recours à l’activité partielle, ou encore l’exonération des pénalités de retard en cas de blocage ou de barrage filtrant. A noter que le gouvernement a demandé à SNCF Réseau d’étudier « avec bienveillance toutes les modalités de soutien aux opérateurs de fret ferroviaire et de transport combiné subissant l’impact des mouvements sociaux, et en particulier la non facturation des péages et des pénalités de non utilisation des sillons pour les circulations non réalisées ». Ce serait bien la moindre des choses, mais quid de l’impact au niveau opérationnel de ces circulations non réalisées ? JLR
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances et Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’Etat aux Transports lors de la réunion d’hier avec les fédérations professionnelles de la filière logistique française.
Crédit photo DR