En 2010, le Maroc avait formulé une stratégie logistique nationale visant à améliorer sa compétitivité en la matière, avec pour objectif de réduire le poids des couts liés à la logistique dans son PIB de 5 points en 5 ans (en 2006, la Banque Mondiale et le cabinet McKinsey l'avaient estimé à 20%). Or dix ans plus tard, ce ratio n'a guère évolué, sachant que le taux de réalisation de la feuille de route formulée à l'époque atteindrait à peine les 14%, au global. Ce taux ne dépasserait même pas 10% concernant le premier des grands piliers de cette stratégie nationale, qui portait sur le développement de nouvelles zones logistiques. Selon l'Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL), l'une des deux instances créées pour structurer la gouvernance du secteur, les freins sur le sujet tiennent à la rareté du foncier rapidement disponible, et sur des perspectives de loyers trop faibles pour mobiliser les acteurs du secteur privé. Quant aux quatre autres grands axes de la stratégie nationale, ils portaient sur l'optimisation des flux de marchandises, le développement d'acteurs logistiques performants, le développement des compétences et sur une gouvernance adaptée. Pour tenter de dresser un état des lieux après une décennie et d'identifier les freins à l'?uvre, la Cour des Comptes marocaine a récemment été mobilisée. Mais d'autres voix se font entendre, notamment parmi les instances nationales, pour que la priorité soit donnée à une réactualisation de la stratégie nationale en question, qui prenne en compte de nouvelles dimensions telles que la digitalisation, le développement du e-commerce ou l'adaptation de la fiscalité du secteur. MR