Certes, le groupe familial français TechnicoFlor n'a pas de direction Supply Chain, mais cela ne l'empêche pas de s'employer activement à réduire les délais pour ses commandes France et export (respectivement 30% et 70% de son CA d'environ 60 M€). Son activité consiste à créer et produire des concentrés d'extraits végétaux, de matières premières aromatiques et d'arômes alimentaires entrant dans la composition de produits de grandes marques de cosmétiques, de parfums, de gels douches, etc. Or depuis un an le secteur de la parfumerie connaît une pénurie de matières premières, qu'elles soient naturelles (comme l'ylang-ylang, la vanille, ou les différentes menthes dont les cours atteignent des prix records) ou synthétiques, suite à une série d'explosions d'usines chimiques de fournisseurs en Allemagne, aux États-Unis ou en Inde, ainsi qu'à des fermetures de sites en Chine en raison de changements de normes environnementales. Pour faire face à ce problème, TechnicoFlor diversifie ses sources d'approvisionnement, contribue à la création de filières équitables, et met en œuvre des stratégies d'anticipation sur certaines matières pour ne pas avoir de manquants. Mais tout surstocker n'est évidemment pas la solution, ni d'un point de vue financier, ni d'un point de vue pratique même si sa future usine d'Allauch (Marseille), prévue pour fin 2019, sera beaucoup plus grande (et très automatisée). « L'objectif est de prendre de l'avance sur la production, avec des produits semi-finis, pour anticiper le besoin sur les commandes qui doivent partir au plus tôt et qui seront ainsi complétées très rapidement dès que la matière première manquante arrive » nous a confié Davy Bouery, le directeur de production de TechnicoFlor. JLR