Les Etats généraux de l'alimentation (EGA), clôturés hier à Paris par le Premier ministre Edouard Philippe, vont amener le gouvernement à déposer en début d'année prochaine un projet de loi dont l'idée est de « remettre à plat les règles du jeu ». Il s'agit notamment d'expérimenter pendant deux ans un relèvement à 10% du seuil de revente à perte (SRP) pour les distributeurs, qui ne pourront donc plus revendre les produits alimentaires à un prix inférieur d'au moins 10% au prix d'achat. L'objectif affiché : rééquilibrer les relations commerciales au profit du revenu des agriculteurs et des producteurs, en incitant les distributeurs et l'industrie agroalimentaire à les faire d'une partie de leurs marges. La seconde évolution réglementaire, toujours dans le but de mieux protéger les producteurs, concerne l'encadrement des promotions, en valeur comme en volumes, des produits alimentaires. Sur le sujet du relèvement du SRP, la Feef (Fédération des Entreprises et des Entrepreneurs de France) ne cache pas son inquiétude sur les risques pour la santé économique des PME, qui représentent en France plus de 90% des fournisseurs de la grande distribution, soit 700.000 emplois. « La mise en place d'un SRP majoré va se traduire par une augmentation des marges des distributeurs pour les grandes marques. Les distributeurs vont alors préférer les rayons à fort volume, donc les grandes marques, parce que générateurs d'une masse de marge plus importante. Au détriment des marques PME qui vont voir leur attractivité diminuée » peut-on lire dans son communiqué. « Dans l'hypothèse où la majoration du SRP serait retenue dans le projet de loi, il faudrait être vigilant quant à l'évolution de l'accès des PME à la grande distribution pendant la phase d'expérimentation » a déclaré Dominique Amirault, le Président de la FEEF. JLR
Photo : Dominique Amirault, le Président de la FEEF
Photo : Dominique Amirault, le Président de la FEEF