Le rappel de produits génèrerait depuis 15 ans des pertes financières dépassant allègrement la cinquantaine de milliards de dollars. L'assureur Allianz Global Corporate & Specialty s'est penché sur le problème dans deux études, l'une basée sur 100.073 demandes d'indemnisation en responsabilité civile suite à des incidents liés à des produits défectueux, et l'autre sur 367 demandes d'indemnisation faisant suite à des rappels de produits à travers 28 pays et 12 secteurs différents entre 2012 et le premier semestre 2017. Il en ressort notamment que l'automobile est le premier secteur concerné par les rappels de produits (71% en valeur), suivi de l'agroalimentaire (16%). « Nous assistons à une progression constante des rappels de produits ces dix dernières années. Aujourd'hui, ils atteignent des niveaux records en termes d'ampleur et de coûts » déclare Christof Bentele, responsable monde de la gestion de crise chez AGCS, en citant parmi les facteurs sous-jacents le durcissement des réglementations et des sanctions, la complexification des chaînes d'approvisionnement, la sensibilisation croissante des consommateurs, l'impact des pressions économiques sur la R&D et sur la production et l'influence grandissante des réseaux sociaux. Selon AGCS, le coût moyen d'un incident majeur (demandes d'indemnisation égales ou supérieures à 5 M US$ à la suite à de rappels de produits) s'établit autour 12 M US$ mais les cas de rappel les plus importants dépassent largement ce montant, 10 incidents étant à l'origine de plus de 50% des pertes. En haut de ce triste hit-parade figure le fabricant japonais Takata, dont le rappel de quelque 60 à 70 millions d'airbag auprès d'une vingtaine de constructeurs dans le monde a été évalué, par effet ricochet, à près de 25Mds US$. JLR
Source : Allianz Global Corporate & Specialty
Source : Allianz Global Corporate & Specialty