Plus de 10 jours après le passage de l'ouragan Maria à Porto Rico, la situation, aussi bien humanitaire que logistique, demeure chaotique. Selon CNN, quelques 9.000 conteneurs de 40 pieds remplis de produits de première nécessité ont été déposés, malgré le ralentissement des opérations d'arrimage et de déchargement dû à la panne des systèmes informatiques, et s'empilent au Port de San Juan. Le problème ? 97% de l'ile est privée d'électricité et les routes autour de la capitale de San Juan sont fortement endommagées, encombrées d'arbres et parfois sous les eaux. Paradoxalement, l'eau potable se fait rare, de même que le carburant nécessaire au fonctionnement des camions et à l'acheminement de l'aide humanitaire. Trois mois de travaux seront nécessaires à la reconstruction du réseau électrique, un délai qui laisse planer le risque d'une crise sanitaire sans précédent pour les 3,4 M de portoricains, d'autant que la température dépasse allégrement les 30 degrés en cette saison. Devant la gravité de la situation, de nombreuses voix s'élèvent pour réclamer la suspension temporaire du Jones Act qui exige depuis 1920 que les liaisons entre des ports américains soient opérées par des navires américains, construits en Amérique et gérés par des équipages américains, empêchant de fait l'arrivée d'aide étrangère. Le Jones Act avait en effet été suspendu après le passage des ouragans Harvey et Irma au Texas et en Floride qui ne sont pourtant pas des îles. PM