La 16e édition du baromètre de l'attractivité de la France réalisée par le cabinet EY (entité d'audit et de conseil du groupe Ernst & Young Global Limited) a de quoi rasséréner les plus défaitistes de nos tricolores. Selon cette étude, issue à la fois de l'analyse des flux d'investissements étrangers en Europe et en France (base de données Global Investment Monitor) et d'une enquête conduite en mars 2017 par l'institut CSA sur la perception et les attentes des grands décideurs internationaux, il apparaît qu'en 2016, les implantations et les extensions portées par les entreprises étrangères ont apporté dans l'Hexagone 779 projets, soit une augmentation de +30% par rapport à 2015. Et permis la création de 16.980 emplois (+24%) ! De quoi placer notre pays sur le podium européen derrière le Royaume-Uni (1.144 projets, +7%), avant un éventuel « effet Brexit », et l'Allemagne (1.063 projets accueillis, +12%). Ce n'est pas (encore ?) l'effet Macron, mais c'est plutôt encourageant pour l'image de la France, qui retrouverait, d'après EY, des niveaux d'avant la crise, avec un jugement satisfaisant ou assez satisfaisant pour 73% des 203 dirigeants interrogés (contre 62% en 2014). Plus étonnant encore, la France se classe au premier rang européen en termes de nouvelles implantations industrielles et logistiques, et l'écart se creuse même avec l'Allemagne et le Royaume-Uni à la faveur d'une diminution du nombre de projets industriels dans ces deux pays. EY cite par ailleurs les résultats d'une étude de l'Observatoire des Investissements (Trendeo), qui constate que le solde ouverture/fermeture d'usines n'affiche plus de déficit en France pour la première fois depuis 2009, à la faveur notamment de l'industrie automobile. A noter également que sur les projets logistiques uniquement, la France se classe deuxième en Europe avec 80 projets en 2016 (+31%), derrière le Royaume-Uni (102 projets, +44%) mais devant l'Allemagne (64 projet, -12%). L'étude met en avant notamment Amazon Logistics, UPS et FedEx, qui auraient créé à eux trois près de 1.500 emplois sur le territoire en 2016. Certes, l'étude EY souligne que l'attractivité française pourrait être encore meilleure aux yeux des dirigeants étrangers si des réformes étaient engagées en matière de fiscalité, de simplification, de droit du travail et de coût du travail. « La mise en place d'un nouveau gouvernement, la transformation des programmes actuels en actes législatifs et administratifs, et l'ajustement des entreprises à ce nouveau contexte doivent contribuer à restaurer cette confiance essentielle aux investisseurs et à leurs investissements » conclut Jean-Pierre Letartre, le Président d'EY en France. JLR
Photo ci-contre : Jean-Pierre Letartre,
Président d'EY en France
Localisation des projets industriels en 2016
Photo ci-contre : Jean-Pierre Letartre,
Président d'EY en France
Localisation des projets industriels en 2016