La passation de pouvoir s'est déroulée ce matin entre Alain Vidalies et Elisabeth Borne juste avant le tout premier Conseil des Ministres du nouveau gouvernement mené par Edouard Philippe. A un secrétaire d'Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche succède désormais une ministre chargée des Transports, auprès du ministre d'Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire (Nicolas Hulot). Ce changement de titre n'est théoriquement pas un détail, un ministre ayant de fait une implication plus importante lors des Conseils des ministres et une autorité directe sur ses directions générales. Le parcours professionnel de la ministre semble très cohérent avec ses nouvelles fonctions. En effet, l'ex PDG de la RATP connaît bien à la fois les sujets liés au transport (elle a été directrice de la stratégie de la SNCF, mais aussi conseillère transports auprès de Lionel Jospin entre 1997 et 2002), à l'écologie (directrice de cabinet de Ségolène Royal pendant un an) et aux territoires (directrice générale de l'urbanisme à la mairie de Paris, puis préfète de la région Poitou-Charentes). Sans surprise, compte tenu de la volonté affichée par le Président Macron de constituer une équipe resserrée, il n'y a pas dans la nouvelle équipe de Ministre de la Logistique (sans doute rattachée au Ministère de l'Economie). Mais cette question est loin d'être étrangère au Premier Ministre, Edouard Philippe, qui en tant que député maire du Havre a notamment suivi de près ces dernières années la question du développement de l'axe Seine. En revanche, l'absence de ministère ou de secrétariat d'état chargé de l'industrie semble plus surprenante. Cette « absence d'interlocuteur » inquiète notamment le Symop, organisation professionnelle des créateurs de solutions industrielles, qui fait remarquer que c'est la première fois depuis 20 ans. Il faudra donc attendre dans les jours qui viennent la publication au JO des décrets et autres lettres de cadrage qui préciseront les responsabilités des uns et des autres, voire d'éventuelles nominations de délégués interministériels ad-hoc. Dans les mois qui viennent, d'autres grands changements importants pourraient également intervenir au niveau des postes de direction dans la fonction publique, Emmanuel Macron n'ayant pas caché son idée de « spoil system » à la française. Dans ce jeu de chaises musicales, il sera intéressant de voir quels seront les éventuelles nominations à la tête de la DGITM et de la DGE (Direction générale des entreprises), deux entités très impliquées dans les travaux de la Conférence Nationale de la Logistique. A noter que le poste de directeur des services de transports à la DGITM (Direction Générale des Infrastructures, des Transports et de la Mer) est vacant depuis le départ début mai de Thierry Guimbaud, devenu directeur général de Voies Navigables de France. JLR
Passation de pouvoir entre Alain Vidalies et
Elisabeth Borne ©DRMinsitère de l'Ecologie
Passation de pouvoir entre Alain Vidalies et
Elisabeth Borne ©DRMinsitère de l'Ecologie