On savait depuis longtemps que tout système informatique pouvait faire l'objet d'agressions violentes et subir des dégâts irréversibles. Avec une cyberattaque engagée à l'échelle planétaire et des dizaines de milliers de victimes un peu partout dans le monde, on entrevoit plus précisément depuis vendredi soir, le risque systémique d'un virus qui se répand à la vitesse fulgurante des messages électroniques. Car lorsqu'il s'agit de piratage de cartes bancaires ou de données personnelles, les conséquences, aussi désastreuses soient elles, s'inscrivent dans une réalité moins perceptible qu'une usine qui s'arrête ou qu'un hôpital qui ne peut plus soigner ses malades. Ce qui est en effet nouveau dans ces événements qui paralysent de nombreuses entreprises, dont Renault à Sandouville, mais aussi des établissements de soins en Grande-Bretagne ou de transport comme FedEx à l'étranger, c'est la matérialisation du risque sur les opérations physiques. Ce qui ne peut pas laisser indifférents les responsables de la Supply Chain, confrontés à la possibilité de voir s'interrompre les flux de matière ou de produits, à la suite d'un blocage informatique. Une éventualité d'autant plus forte, que les organisations sont de plus en plus imbriquées et communicantes. Est-ce pour autant suffisant à remettre en cause les projets qui se multiplient autour de la digitalisation ou de la Blockchain ? Certainement pas. Mais devant les conséquences que peut entrainer la cybercriminalité à tous les niveaux de la Supply Chain, il parait évident que ceux qui en ont la charge, élèvent désormais l'attaque informatique au premier rang des risques majeurs, tout en s'interrogeant sur les mesures de protection les plus appropriées. JPG