Malgré le durcissement des législations internationales à l'égard de la corruption, trop peu de multinationales prennent les mesures nécessaires pour s'assurer de la conformité de leur SC sur ce point. C'est le constat que fait le cabinet londonien Hogan Lovells suite à une étude réalisée auprès de 604 Chief Compliance Officers d'entreprises multinationales. En effet, seuls 53% d'entre eux déclarent avoir déjà réalisé les opérations de vérification nécessaires (due diligence) de leurs fournisseurs. 44% n'ont jamais interrogé directement leurs fournisseurs ni envoyé de questionnaire sur la pratique de la corruption. Ils sont aussi 44% à n'avoir pas prévu de clause d'audit dans leurs contrats avec leurs fournisseurs. Enfin, 42% reconnaissent qu'ils ne disposent pas d'une liste complète des acteurs de leur écosystème. « Cela signifie qu'environ 45% de ces sociétés auront potentiellement des ennuis si les choses se passent mal. Compte tenu des risques en termes de pénalités, nous trouvons cela surprenant » déclare Crispin Rapinet, Responsable Investigation et Fraude chez Hogan Lovells. « Dans votre Supply Chain, le risque se situe au-delà de votre entourage immédiat, avec vos fournisseurs de rang N-1 et N-2. Les sociétés doivent donc connaitre non seulement leurs partenaires commerciaux mais également ceux de leurs fournisseurs » ajoute Peter Van Veen, Directeur de Transparency International UK. « Le Moyen-Orient est un exemple classique où les gens ont de bonnes relations et peuvent vous aider à obtenir des contrats et des fournisseurs à des prix plus intéressants que ceux du marché. Historiquement, dans cette situation, on préfère faire comme si de rien n'était. Mais aujourd'hui, plus aucun multinationale ne peut adopter cette attitude et prendre ce genre de risque » conclut Crispin Rapinet. PM
Photo : Crispin Rapinet, Responsable Investigation
et Fraude chez Hogan Lovells
Photo : Crispin Rapinet, Responsable Investigation
et Fraude chez Hogan Lovells