Picnic fait le lien entre automatisation et rentabilité
Quand ils se sont lancés voilà 10 ans aux Pays-Bas sur le marché de l’e-commerce alimentaire, les cinq cofondateurs de Picnic ont bousculé le marché avec des prix proches de ceux des grandes surfaces, et une livraison par camion électrique sans frais supplémentaires, sur des créneaux courts et précis. Une décennie plus tard, l’entreprise couvre quasiment 80% de la population batave, et s’est étendue d’abord en Allemagne, puis plus récemment en France (voir suite). L’un de ses secrets ? La maîtrise totale de ses outils IT (WMS, TMS, gestion de tournées), développés en interne, et son obsession pour l’amélioration continue de ses processus au service de ses clients. Mais tout cela a un coût. L’entreprise, dont le CA est passé de 10 M€ en 2016 (100 personnes) à 1,25 Mds en 2023 (17.000 personnes dans 3 pays), accuse une perte de l’ordre de 200 M€. Or depuis fin 2023, l’activité a atteint le seuil de rentabilité aux Pays-Bas, soit un an après l’ouverture de son centre automatisé d’Utrecht, qui a coûté quelque 100 M€. PicNic ne s’en cache pas : son modèle de rentabilité passe par l’automatisation, dès lors que les volumes le justifient. Avec 100.000 commandes préparées par semaine, le fullfilment center d’Utrecht (20.000 m², 43.000 m² en développé), qui emploie tout de même 500 personnes en 2x8 (800 en période de pic), aurait permis de quadrupler la productivité par rapport à un mode de préparation manuel. Il est équipé d’un système à navettes de TGW de 250.000 bacs, avec une cinquantaine de stations TGW Flashpick de type goods-to-man pour le sec et le frais, dans un dédale de quelque 14 km de convoyeurs sur plusieurs niveaux. Sur ses huit centres de préparation aux Pays-Bas, PicNic estime que quatre seront automatisés à terme. Fin mai, un deuxième centre automatisé plus petit (26.000 m²) a d’ailleurs ouvert à Dortrecht, près de Rotterdam. Et d’ici la fin de l’année, toujours avec l’aide de son partenaire TGW, PicNic inaugurera un nouvel entrepôt en Allemagne, à Oberhausen au cœur de la Ruhr, sur le même modèle qu’Utrecht mais une fois et demi plus grand. (voir suite) JLR