Quand la Supply Chain s’invite au G7
Hier, dans le communiqué final des dirigeants des pays du G7 réunis depuis vendredi à Hiroshima, la Chine est expressément citée notamment pour de supposées « activités d'ingérence » et pour la situation jugée préoccupante en matière de droits de l'homme « notamment au Tibet et au Xinjiang ». D’où une protestation solennelle du pays concerné par le biais d’un message de vif mécontentement adressé dimanche soir à l’ambassadeur du Japon à Pékin par le vice-ministre chinois des Affaires étrangères. Mais samedi déjà, dans la déclaration concernant la mise en place de supply chains plus résilientes, la Chine s’était sentie directement visée, sans doute à juste titre. Le G7 y annonçait vouloir contrer la « coercition économique », incluse dans la liste des vulnérabilités identifiées de la supply, au même titre que les catastrophes naturelles, les pandémies et les tensions géopolitiques. Comme leurs ministres des finances l’avaient fait quelques jours avant (voir NL 3775), les dirigeants des pays du G7 ont aussi réitéré leur intention de favoriser des partenariats gagnants-gagnants, dans le respect des règles de l’OMC, avec des pays à faibles et moyens revenus afin que ce derniers prennent des rôles plus significatifs dans les SC de certains produits ou composants critiques liés aux technologies dites « sensibles » ou « propres ». « Transparence, diversification, sécurité, durabilité, fiabilité sont les principes essentiels sur lesquels bâtir et renforcer les réseaux résilients de supply chain entre pays partenaires de confiance, appartenant ou non au G7 » peut-on lire dans le communiqué. Ayant récemment lu l’excellent ouvrage « Turbulences dans l’économie mondiale » de Laetitia Baldeschi, Juliette Cohen et Bastien Drut (Editions De Boeck Supérieur), je ne peux m’empêcher de faire le lien avec la place de n°1 qu’occupe aujourd’hui la Chine dans l’exploitation minière, notamment en matière de métaux tels que le cuivre (40% de l’exploitation mondiale), le nickel (35,3%), le cobalt (64,7%) et le lithium (57,8%). Sans parler des terres rares, indispensables aux moteurs électriques et batteries, où la part de la Chine s’élève à… 87,1% ! Jean-Luc Rognon