Newsletter quotidienne n° 3755

Présent dans 70 pays, le groupe français Alstom a décidé de renouveler sa confiance à l’éditeur canadien Kinaxis pour un déploiement de la solution de planification RapidResponse au niveau mondial. Cela concernera au moins une quarantaine de ses sites industriels dans les trois prochaines années, y compris sur des usines de Bombardier Transport, intégré au groupe en 2021. Ce projet d’envergure, qui porte sur la planification industrielle au niveau tactique (PDP, Plan Directeur de Production ou MPS, Master Production Schedule) a notamment pour objectif d’aider le constructeur de matériels roulants (trains, métros, monirails, trams) à arbitrer au mieux ses lancements, accélérations et éventuels changements de production tout en respectant ses niveaux d’engagements commerciaux auprès de ses clients en matière de délais de livraison. « Nos contraintes de production - similaires à celles que l’on peut rencontrer dans l’industrie aéronautique - ont fait que nous nous sommes naturellement tournés vers Kinaxis qui bénéficie d’une forte expertise dans ce secteur » a mentionné Francis Henrard, le directeur Supply Chain d'Alstom. Déployé à terme sur l'ensemble de ses sites de production, le moteur de « concurrent planning » de RapidResponse va ainsi lui permettre de créer des plans alignés sur la demande des clients et de simuler plusieurs centaines de scénarios de planification en prenant en compte ses contraintes commerciales et opérationnelles. A noter que la solution de Kinaxis a déjà été installée sur 9 usines Alstom depuis 2014, dont celle de Valenciennes, le plus important des 13 sites du groupe en France. Une nouvelle configuration de RapidResponse est actuellement en cours de définition pour faciliter et harmoniser son déploiement sur les autres usines (y compris à terme sur les sites composants). Il est également prévu d’intégrer le planning industriel dans le core model ERP existant (en l’occurrence SAP GSI) et d’étendre la visibilité de la chaîne d'approvisionnement de bout en bout aux fournisseurs internes et externes. Des pilotes vont démarrer dès cette année sur les sites industriels les moins complexes, en France notammment. JLR

Spécialisé dans la logistique e-commerce et omnicanale, Dispeo a annoncé hier le rachat de la société francilienne ProDispatch, basée à Villabé dans l’Essonne. Cette petite structure de moins de 10 personnes, pour un CA compris entre 1,5 et 2 M€, se focalise principalement sur la logistique promotionnelle de type PLV (publicité sur les lieux de vente) portant sur des kits promotionnels, des présentoirs, des catalogues, des accessoires et goodies. « L’acquisition des activités de ProDispatch n’est pas une simple opération de croissance externe, elle s’inscrit dans le cadre du développement stratégique de l’activité de logistique promotionnelle chez Dispeo. Nos premières actions sont tournées vers les nouveaux clients qui nous rejoignent afin de leur apporter au-delà des prestations historiques que réalisait ProDispatch toute l’expertise et ressources de Dispeo » a déclaré Philippe Bourriot, le directeur général de Dispeo. La filiale de Hopps Group, qui gère déjà des flux non marchands pour certains de ses clients (notamment un célèbre opérateur de jeux de loterie et de paris sportifs et l’enseigne de mode Cyrillus), compte également par ce rachat renforcer ses capacités à comprendre les besoins de promotion et les contraintes des équipes marketing des fabricants pour la grande distribution et la distribution spécialisée (notamment la GSB). Avec un effectif d’environ 1 000 collaborateurs et un CA de près de 80 M€, Dispeo s’appuie sur 5 entrepôts en France (en plus de celui de Villabé de quelques milliers de m²) à Hem, Houplines et Toufflers dans les Hauts de France, ainsi qu’à Evreux et Beauvais au nord de Paris. JLR

Sur son exercice clos le 31 mars, le contractant général GSE a pour la première fois atteint le milliard d’euros de chiffres d’affaires annuel, pour plus d’un million de m² construits, très largement dédiés à la logistique (avec un volet industriel, notamment à l’international). Sa croissance dépasse les 30% par rapport au 743 M€ de CA réalisés sur 2021-2022, et tient certes au développement de son volume d’activité, mais aussi pour une part non négligeable à l’augmentation des coûts de construction qui renchérit mécaniquement le montant des contrats passés avec ses clients, promoteurs-développeurs, investisseurs, ou utilisateurs dans le cadre de projets en compte propre. Sur la période en question, l’augmentation des coûts est en effet de l’ordre de 13 à 17%, estime Roland Paul, le président de GSE, compte tenu de l’inflation qui a touché nombre de matières premières comme l’acier, le béton ou le bois, ou même des équipements (et qui tend à plafonner, avec une perspective à la baisse), à laquelle se sont ajoutées de fortes tensions sur les approvisionnements pendant les jours et les mois qui ont suivi le déclenchement de la guerre en Ukraine. Interrogé par Supply Chain Magazine pour un dossier à paraître dans le prochain numéro sur l’augmentation des loyers, il y fait aussi valoir que les entrepôts d’aujourd’hui s’illustrent par ailleurs par une exigence de qualité et de certifications diverses qui contribue également au renchérissement de la construction des projets. GSE précise cependant que la progression de son activité touche tous ses segments de marché, qu’il s’agisse de grands projets logistiques ou de son offre plus multiproduit portée par son réseau GSE Région, et bien sûr de l’international qui représente aujourd’hui plus de 50% de son CA. Le contractant général a par exemple mené de gros projets outre-Rhin (avec l’atout de son entrée dans le giron du groupe de construction allemand Goldbeck, courant 2019), mais aussi sur la péninsule ibérique, en Italie, en Roumanie, et en Chine (avec de vastes et innovantes réalisations, comme celle en cours de finalisation pour la branche locale de PRD dans l’agglomération de Shanghai, voir NL 3739). On notera enfin que c’est aussi en matière de prise de commandes que GSE a franchi le cap du milliard d’euros sur son dernier exercice. MR

Mis en place fin 2022 par l’Etat (voir NL 3683) dans le cadre de la loi AGEC, le bonus à la réparation a été déclenché 21 000 fois en un trimestre, d’abord pour des lave-vaisselles et des lave-linges (+ de 40% à eux deux), puis pour des téléphones portables. Plus d’1 appareil sur 2 réparés n’a pas nécessité un changement de pièce détachée. En moyenne, chaque client a pu économiser 24€, soit une prise en charge totale de 500 000€ par le dispositif. Un chiffre encore très modeste au regard des objectifs en dizaine de M€ affichés. Le réseau des réparateurs labellisés QualiRépar proposant cette incitation financière a quasiment triplé en 3 mois, passant de 500 à 1 220 sites (4500 techniciens), dont 22% sont des réparateurs indépendants. Ce sont les chiffres qu’Ecosystem, l’un des 2 éco-organismes en charge de cette filière des équipements électriques et électroniques ménagers avec Ecologic, vient de communiquer. Ecosystem, qui ne s’occupait jusqu’alors que de recyclage, pense que le réseau QualiRépar va doubler d’ici à fin 2023 et prendre en charge 500 000 bonus réparation, à minima (+ de 600 000 au total avec la part d’Ecologic). Dans le cadre d’un autre dispositif créé par la loi AGEC, le fonds réemploi, financé par une partie des éco-contributions sur les produits, Ecosystem dit avoir versé 7,3 M€ à 252 structures de l’économie sociale et solidaire, qui ont réparé et revendu 500 000 petits et gros équipements électriques en 2022. Pour augmenter la collecte des produits, l’organisme teste la collecte gratuite à domicile et sur rendez-vous du gros électroménager, en région parisienne. VL

L’incertitude des derniers mois sur le marché français de l’immobilier logistique se traduit dans le ton contrasté des bilans du 1^er trimestre, JLL préférant en souligner « le caractère résilient » sur une base factuelle, avec 909 000 m² commercialisés sur les entrepôts de plus de 5 000 m² (pour total élevé proche du seuil de 4 M de m² placés sur 12 mois glissant). La baisse est toutefois de -21% en volume par rapport au T1 2022, et même un peu plus significative en nombre de transactions (45). La chute du nombre de signatures est surtout significative –de 24 à 11–pour les petites surfaces (5 à 10 000 m²), qui comptent pour moins de 10% du volume, alors que la tendance reste dynamique sur les autres segments, comme ceux sur la tranche 10-20 000 m² (16 opérations) ou sur les sites XXL de plus de 40 000 m² (6), qui comptent chacun pour 35% du marché. Sur le plan géographique, c’est sur la dorsale que la baisse est la plus significative : -29%, à l’échelle de ses 4 grands pôles qui représentent respectivement 20% de la demande place nationale pour la région lilloise, 16% pour le marché parisien, et moins de 10% au total pour ceux de Lyon et Marseille. « Plusieurs marchés secondaires profitent d’un regain d’intérêt de la part des utilisateurs au détriment de certains marchés historiques, et les géants de la grande distribution participent toujours activement au niveau élevé des commercialisations d’entrepôts, suivis des entreprises du secteur industriel », note Olivier Durif, directeur France Transactions SCLS chez JLL. Ces secteurs sous-tendent en partie l’activité des prestataires logistiques, qui ont représenté 53 % des signatures et 51 % des surfaces commercialisées. On relèvera qu’avec une opération de plus de 80 000 m² dans le Calvados, la région Normandie s’est distinguée comme le 3^ème marché de l’Hexagone sur ce trimestre (14% du total, pour 127 200 m² placés). MR

A la mi-2022, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) lançait un appel à projets ciblant le secteur du transport et de la logistique dans le cadre du dispositif d’aide publique Fact (Fonds pour l’amélioration des conditions de travail). Une douzaine de projets ont été retenus, dont celui que vient de lancer l’association Bretagne Supply Chain. Dénommé ACT’supply, il implique non seulement cette association, mais aussi la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets Bretagne), la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat Bretagne) et huit entreprises bretonnes (Cozigou, DistriCenter, Fideli Course, Le Nouy, Maison Brieuc, Meunerie Guénégo, Transports Gicquel et Transports Mesguen). Via une approche collaborative, leur initiative vise à identifier puis analyser les causes des dégradations de conditions de travail liées aux exigences clients ou contraintes fournisseurs, afin de pouvoir ensuite proposer d’ici 2024 des outils et pistes d’actions pour lutter contre ces causes externes. « Dans les métiers du transport, de la logistique et de la supply chain, on estime que la moitié des causes de dégradation des conditions de travail sont des causes externes à l’entreprise car liées à des exigences clients ou contraintes fournisseurs », souligne Bretagne Supply Chain. AD

Distributeur italien d’outillages à main, Zangrillo a choisi Dematic pour installer un Autostore à la fois dans son entrepôt de Formia et dans celui de Lecce, communes situées respectivement dans le centre et le sud de l’Italie. A Formia, le système robotisé de stockage/préparation de commandes comprend 20 000 bacs et 12 robots R5, et celui de Lecce 8 000 bacs et 5 robots R5. Les deux installations intègrent chacune trois postes de picking et sont pilotées par le WCS de Dematic (Dematic iQ). « Nous devons être en position d’accroître notre productivité pour soutenir un marché en forte croissance ainsi que de gagner des parts de marché, souligne Aldo Zangrillo, son DG. Nous nous sommes fixé l’objectif ambitieux de faire passer notre délais moyen de livraison de 72 à 24 heures ». AD