Newsletter quotidienne n° 3752

Fort du rachat en décembre dernier de la division applications de la société britannique Vuealta, l’éditeur américain Anaplan s’apprête à lancer sur le marché français d’ici juin des applications pré-packagées pour la supply chain, qu’il propose déjà depuis début février pour le Royaume-Uni et les Etats-Unis. « Vuealta est l’un de nos partenaires de longue date, avec un ancrage très fort en Angleterre, le premier pays que nous avons développé en Europe. En se basant sur notre plate-forme Saas de planification connectée, ils ont adopté une approche pré-packagée, qui s’appuie sur les meilleures pratiques, avec un effet d’accélération certain sur la durée de mise en œuvre des projets supply, de 3 à 6 mois en moyenne » explique Brice Faure, vice-président des ventes Europe du Sud chez Anaplan. Dix-neuf employés de Vuealta (dont son CEO Ian Stone qui devient DG d’Anaplan Applications) ont ainsi rejoint les équipes de l’éditeur californien. Les solutions développées par Vuealta telles que Collaborative Demand Planning, Inventory Planning, Supply Planning, Production Planning et S&OP / IBP seront désormais commercialisées sous l’égide d’Anaplan, qui en assurera lui-même la certification, le contrôle qualité, et la maintenance corrective et évolutive. Et ce sont ses propres équipes « Delivery » qui seront à la manœuvre, du moins dans un premier temps, pour la mise en œuvre chez les clients. « Chez Anaplan, nous avons de grosses attentes sur cette approche apps, complémentaire à celle du sur-mesure flexible que nous proposons depuis l’origine » nous a confié Bertrand Sulliot, expert Supply Chain Planning pour l’Europe du Sud chez Anaplan. JLR

Elle est connue pour être la plus ancienne entreprise au monde puisque ses origines remontent à 864, sous Charles II dit le Chauve (petit fils de Charlemagne), mais cela n’empêche nullement La Monnaie de Paris de s’équiper d’une solution de prévisions de ventes dernier cri, en mode Saas qui plus est. En l’occurrence, il s’agit du module Demand Planning du logiciel Azap 4.0 de l’éditeur éponyme, sélectionné à l’issue d’un appel d’offres. La phase de cadrage est maintenant terminée, et les équipes internes travaillent désormais à l’interfaçage de l’outil avec l’ERP. Le déploiement opérationnel d’Azap 4.0 est programmé avant l’été sur un périmètre couvrant les prévisions de ventes pour son activité « produits d’art », c’est-à-dire les monnaies de collections, de décorations, les médailles et mini médailles (l’autre activité de la Monnaie de Paris concerne les monnaies « courantes », comme l’Euro mais pas seulement, produites dans son usine de Pessac). « Notre problématique est d’arriver à anticiper les volumes de production et de mise en stock sur les plusieurs centaines de références que nous créons chaque année » nous a confié Hugo Bouyer, le responsable Supply Chain de la Monnaie de Paris. En se basant sur les historiques des ventes passées, même s’il s’agit à chaque fois de nouveaux produits, Azap 4.0 va rechercher des similitudes par rapport aux typologies de produits, aux formes, au métal utilisé, etc, pour affiner les prévisions. « Nous attendons aussi de l’outil des alertes au démarrage de telle ou telle référence, afin que nos équipes puissent travailler par exception, en automatisant les tâches sans valeur ajoutée ». A noter que ce projet s’inscrit dans une démarche de digitalisation des processus Supply Chain de la Monnaie de Paris, qui envisage par ailleurs d’étendre le périmètre de son outil de planification et d’ordonnancement actuel (Delmia Ortems). JLR

Le tribunal de commerce de Rouen a validé mi-mars l’offre de reprise par Seafrigo de la Compagnie nouvelle de manutentions et d’exploitation portuaire (CNMEP), qui était sous redressement judiciaire depuis septembre 2021, suite à un conflit avec l’Urssaf. Cette offre a été préférée au plan de continuation poussé par la CNMEP, gérée par Fabrice Grandserre. Son nouveau propriétaire présente CNMEP comme le dernier opérateur indépendant de terminaux à conteneurs au Havre, capable de traiter des navires de 10 000 à 14 000 EVP, et qui a chargé et déchargé 240 000 EVP en 2022. Créée il y a plus de 30 ans, CNMEP a également une activité de traction portuaire et réalise des opérations de fret hors-gabarit. En 2021, son chiffre d’affaires s’était établi à 27 M€ (+37%) pour un profit net de 161 000 €. Le groupe Seafrigo, spécialiste havrais de la logistique alimentaire sous température dirigée (700 M€ de CA, 2 000 salariés), dit intégrer 380 salariés. « Cette nouvelle acquisition offre de nouvelles perspectives au groupe Seafrigo et confirme son continuel intérêt pour le développement de ses activités sur le port du Havre » indique la société. VL

Laure Courty a réussi son pari avec le lancement en 2021 de la plateforme web de stockage professionnel à la demande Waresito, pleinement opérationnelle en 2022. Cette solution a en effet ‘rencontré son public’ alors qu’elle n’aurait jamais dû voir le jour dans la mesure où elle a été créée après la réorientation d’un budget de développement du site Jestocke, son pendant C-to-C/B-to-C créé en 2014. « La pandémie a changé la donne car peu avant la date prévue pour son lancement, nous entrions en confinement, explique Laure Courty, fondatrice et présidente des deux plateformes chapeautées par la start-up Jestocke. Enregistrant au même moment une demande croissante de la part des professionnels, nous avons saisi l’opportunité de créer Waresito ». Et les résultats sont là : la plateforme Saas de recherche et gestion de solutions de stockage est déjà utilisée par quelque 200 entreprises et dispose d’un réseau de 1 500 partenaires transport et logistique donnant accès à environ 2 000 sites de stockage en France et en Belgique. « Les clients s’appuient sur nous aussi bien pour du débord logistique que des besoins de stocks tampons ou encore des besoins de stocks déportés », note Laure Courty. Les clients, dont certains gèrent l’intégralité de leurs stocks via la plateforme, comprennent des petites et moyennes entreprises, mais aussi de grands groupes et grandes enseignes comme Leroy Merlin, Truffaut, Vinci Construction, Castorama, Casa ou encore Toshiba. Côté partenaires transport et logistique, il s’agit pour l’essentiel de PME, qui disposent généralement d’un à deux entrepôts. « Nous nous rémunérons via une commission sur les contrats mis en place ainsi que sur l’utilisation qui est faite de notre plateforme », poursuit Laure Courty. Prochaines étapes programmées par la responsable pour Waresito : son internationalisation avec en parallèle le développement de nouvelles prestations basées sur l’IA. « Nous souhaitons aller plus loin en matière de recommandations tant les gains peuvent s’avérer importants sur les plans économiques, opérationnels et environnementaux », conclut Laure Courty. Basée à Bègles, la start-up Jestocke compte aujourd’hui une cinquantaine de collaborateurs, dont une moitié travaillent pour Waresito.AD

L’éditeur australien Fluent Commerce, spécialisé dans l’orchestration et la gestion des commandes (systèmes de type OMS), sort un nouveau logiciel cloud, Fluent Big Inventory, présenté comme un puissant « hub d’inventaire ». L’outil est conçu pour collecter et analyser en temps réel des centaines de millions de mises à jour de données de stocks de ses clients retailers, sur l’ensemble des canaux, et les mettre à disposition d’autres systèmes informatiques tels que ceux dédiés à la gestion des commandes, à la vente, au « search », au merchandising, à la personnalisation, aux recommandations, aux publicités ou bien encore aux prévisions de vente. Fluent Big Inventory se positionne ainsi comme une alternative aux solutions « middleware » de type ETL (Extract, Transform, Load), mais moins coûteuse et moins chronophage en termes de maintenance. « Dans la gestion de stocks, les traitements par batch effectués pendant la nuit ne conviennent pas. Tous les systèmes n’ont pas été conçus pour partager des données à la vitesse désormais requise par le commerce moderne », souligne Agnes Schliebitz-Ponthus, vice-présidente senior Produits chez Fluent Commerce. Cette solution a déjà fait l’objet de mise s en œuvre chez certains clients, et selon l’éditeur, elle permettrait de réduire de 50% les ruptures de stock, tout en diminuant les coûts opérationnels. JLR

Ces derniers mois, ID Logistics s’est particulièrement développé en Pologne, que ce soit en exploitant un nouveau centre de distribution de 54 000 m² pour Auchan et par le rachat de Spedimex (voir NL 3740 et 3702). Le prestataire, qui compte aujourd’hui dans le pays quelque 7 000 collaborateurs répartis sur 35 sites, a décidé de créer une filiale locale de sa tour de contrôle Ideo. Fort d’une trentaine de supply chain managers, elle a vocation à étendre sur l’ensemble du continent européen ses activités de pilotage/mutualisation de flux de transport, Ideo France gérant surtout des flux sur l’Europe de l’ouest. « Le déploiement de notre tour de contrôle Ideo sur toute l’Europe est une étape majeure pour notre groupe, souligne Eric Hémar. Celle-ci a été rendue possible grâce à l’extension de notre partenariat avec nos grands comptes et en particulier Danone. Et c’est une forte marque de confiance qui nous oblige. Plus que jamais, nous sommes engagés auprès de nos grands clients à leur apporter des solutions qui associent une meilleure disponibilité des moyens logistiques, une optimisation des coûts et une réduction significative de l’empreinte carbone ». Dans cette optique, le 3PL déploiera en cours d’année la dernière version de son TMS (Hermes). ID Logistics anticipe qu’Ideo gèrera plus de 500 000 ordres de transport par an en 2024, représentant plus de 500 M€ d’achat de transport pour une dizaine de grands chargeurs européens, contre 280 000 en 2022. Outre Danone, Ideo travaille déjà pour des groupes tels qu’Auchan International, Kronenbourg et Orangina-Schweppes. AD