En lisant vite, le titre de cet édito pourrait vous laisser penser que je vais vous parler de votre PC, et non de votre SC. En fait, comme pour un disque dur, une opération de défragmentation de la supply chain vise à amener plus de fluidité et permet d’éviter les situations de blocage. Mais la grosse différence, c’est qu’il ne suffit pas de cliquer sur une icône et d’attendre que la barre de progression atteigne 100%... Il s’agit d’un véritable chantier à mener sur les plans opérationnel, tactique et stratégique, après avoir bien pris le temps de définir ses priorités et sa vision. Pour en savoir plus, je vous propose d’écouter le podcast de la semaine, intitulé « Les limites d’une supply chain fragmentée face à la crise », dans lequel Charles Turri, Associé chez Mews Partner nous livre les cinq clés d’une approche de défragmentation de la supply chain. Bonne écoute ! Jean-Luc Rognon
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Entré dans sa dernière année en 2022, le programme Innovations Territoriales et Logistique urbaine durable (InTerLud) vient d’être prolongé sur le 1er trimestre 2023. Et après ? « Nous avons déposé hier un dossier, InTerLud + (prolongement jusqu’en 2025) », déclarait mardi dernier Pascal Berthaud, directeur général du Cerema, lors de la 2ème rencontre nationale InTerLud, à Paris. Le Cerema est parrain, avec Rozo et Logistic Low Carbon (et en partenariat avec l’Ademe, la DGTIM et la DGEC), de ce programme validé début 2020 par l’Etat dans le cadre du dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE). Il a mobilisé un budget de 8,1 M€, financé par Dyneff, Rubis Antille Guyane, Total Energies et Les Mousquetaires. « Je souhaite la prolongation d’InTerLud. Il faut aller plus en profondeur, passer aux actions », a lancé Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique. A ce jour, 43 EPCI (agglomérations, métropoles, communautés de communes) sur 256 en France ont signé une convention avec InTerLud afin de se faire aider en matière de logistique urbaine, pour la rendre plus durable, 14 d’entre-elles rassemblant plus de 250 000 habitants (ce qui fait dire à certains qu’il faut descendre d’un cran en taille), et 30% en étant encore à la phase concertation/rédaction de charte ! « Les collectivités n’ont pas toutes les mêmes problèmes », a constaté Christophe Schmitt, directeur des relations institutionnelles chez Heppner et président de la commission logistique urbaine de TLF, qui est par ailleurs de ceux qui regrettent la faible participation des chargeurs à la concertation. Côté actions, Logistic Low Carbon vient de mettre à disposition 2 applications digitales : la première, Delivery Park, touche aux aires de livraison (voir brève suivante), tandis que la seconde porte sur les ZFE –44 annoncées pour fin 2024– et déchiffre gratuitement les arrêtés de circulation pour les professionnels et les particuliers. InTerLud s’est aussi associé à l’Aftral et à Promotrans pour mettre au point 3 modules de formation à distance sur la livraison du dernier km ; un jeu de rôles a été créé sur la livraison en ville ; et l’appli InTerLud.green recense 70 solutions d’entreprises/associations. Côté collectivités, Pau veut mener un test avec les professionnels du bâtiment sur les flux / stockage / gestion des déchets d’un prochain chantier public, Nantes prépare pour l’automne 2023 un pilote sur la livraison dès 4H du matin avec Pomona et Système U, et Rennes a lancé une réflexion sur la vie du chauffeur-livreur. S’il est prolongé, InTerLud voudrait vite accompagner 100 EPCI au total. (voir suite) VL
La concertation initiée depuis 2 ans par le programme InTerLud fait ressortir la problématique des aires urbaines de livraison, qui ne date pas d’aujourd’hui mais prend encore plus d’importance alors que les flux s’intensifient dans la ville. « Entre janvier et septembre 2021, ce sont plus de 4000 PV qui ont été établis sur les aires de livraison du centre-ville » a constaté un représentant de la police de Valenciennes lors des 2èmes rencontres nationales InTerLud (voir brève précédente). « Le problème est qu’elles ne sont pas utilisées uniquement par les professionnels, tout en n’étant plus adaptées pour ces derniers, soit en termes de nombre –il en manque–, de localisation, ou d’horaires autorisés ». Une sur deux quasiment ne serait plus aux normes. « Il nous faut un schéma pour ces aires, c’est la première demande des transporteurs qui doivent entrer en ville », souligne Philippe Vergnaud, élu en charge du commerce au Grand Angoulême. Sollicitée par InTerLud, l’association financée par l’État AI Cargo Foundation vient de mettre au point l’application Delivery Park pour “simplifier la vie du chauffeur-livreur”, comme la présente Jean-Philippe Elie, chef de projet numérique chez Logistic Low Carbon, filiale de la Confédération des grossistes (CGF). « Le chauffeur trouve une aire de livraison, ou pas, indique pourquoi il stationne, puis signale qu’il s’en va, ce qui permet de savoir qu’elle est à nouveau libre ». Cet outil, présenté comme une alternative numérique au disque de stationnement PL/VUL, plaît à la métropole de Lyon, qui s’estime « complètement saturée » par 170 000 livraisons/jour. Jean-Charles Kohlhass, vice-président en charge des déplacements/logistique de Lyon, a annoncé que Delivery Park « va commencer sa mise en place ». VL
Le logisticien industriel Idea a débuté une nouvelle prestation in situ pour le spécialiste du câble sous-marin ASN à Calais, avec un volet d’innovation digitale au service d’une logique d’intervention d’urgence. ASN Marine, la filiale en question d’Alcatel Submarine Networks, est en effet non seulement en charge de la pose en mer et de la maintenance de câbles de fibre optique, mais aussi de leur réparation avec un maximum de réactivité partout dans le monde, au service de ses clients H24 et 7j/7, en mobilisant les équipes de ses différents dépôts, où sont stockés des centaines de km de câbles et d’autres fournitures. Pour mieux répondre à ces impératifs, une refonte logistique s’imposait sur son dépôt du port de Calais, confiée à Idea compte tenu de l’expertise en matière de ‘lovage’ et de manutention de ces câbles développée depuis 4 ans sur le site de production d’ASN tout proche (voir NL 3094). La prestation sur mesure mise en œuvre début 2022 mobilise sur place jusqu’à 10 opérateurs d’Idea, selon le niveau d’alerte, pour assurer diverses opérations en cas d’intervention en tirant parti de nouveaux outils digitaux. Sur ce « dépôt connecté », des capteurs permettent d’identifier et localiser chaque câble et équipements (pièces de rechange, kits de montage, etc.), via la RFID et la géolocalisation, mais aussi d’en suivre les quantités et mouvements, ainsi que des facteurs clés de température ou d’hygrométrie. Connectée aux SI d’ASN Marine, la solution dispose d’une interface intuitive permettant à ses équipes et celles d’Idea de mieux gérer cette logistique opérationnelle et de gagner en efficacité dans la préparation des interventions. « Ce développement par Idea d’une interface digitale liée à des capteurs, ici spécifique pour ces interventions d’urgence en mer, nous ouvre aussi de nouvelles perspectives dans l’industrie manufacturière », fait valoir Rémi Estienne, le responsable de site Idea. MR
Le groupe de messagerie américain UPS a promu Burak Kiliç au poste de directeur général d’UPS France, succédant à Rob Burrows. Alors qu’il officiait depuis 2018 comme DG d’UPS Turquie, il prend les rênes d’une filiale française qui compte 2 700 collaborateurs, différents hubs à proximité des grandes villes, ainsi qu’un réseau de plus de 5 000 points relais (UPS Access Point). Titulaire d’un Bachelor of Science de l’université turque de Sakarya, Burak Kiliç avait rejoint le groupe UPS en 2009 avec le rachat de la société Unsped-UPS ASC, où il supervisait le développement des systèmes. Promu l’année suivante responsable de l’ingénierie industrielle, il avait ensuite pris en 2014 la direction des opérations d’UPS en Turquie, puis celle de l’ingénierie industrielle pour la zone Europe de l’Est, avant de prendre la tête de la filiale turque au printemps 2018. A la tête d’UPS France, il aura pour mission de poursuivre le développement de l’entreprise dans l’Hexagone tout en l’inscrivant dans les objectifs environnementaux du groupe. Sur la période 2020/2035, UPS s’est fixé pour objectif de réduire de 50 % les émissions de CO2 par colis livré (au niveau mondial, pour ses activités petits colis). AD
Dans sa gamme de caisses palettes, le fabricant allemand Craemer a ajouté un modèle qui cible les secteurs devant respecter des normes d’hygiène particulièrement élevées, notamment les industries pharmaceutiques, chimiques, alimentaires et cosmétiques. Baptisée HB3, cette nouvelle caisse palette plastique aux dimensions extérieures de 1 200 x 1 000 x 790 mm est entièrement fermée. Elle se compose de deux éléments moulés par injection, le corps de la caisse et la palette avec trois semelles soudées. On notera l’absence de cavités et de nervures afin d’offrir une protection optimale contre les impuretés ou les infiltrations d’eau. Elle pèse 42 kg à vide, pour une capacité de 580 litres, et supporte une charge de gerbage de 5 tonnes. La HB3 est disponible avec deux trous de vidange fermés ou ouverts. Autres spécificités : la caisse est empilable avec d’autres conteneurs grâce à une encoche d’empilage, et elle supporte des températures de -30 à +40° C (brièvement jusqu’à +90° C). AD
Sur l’île-continent, la chaine de magasin de produits de beauté Sephora (groupe LVMH) a été accompagnée par Accenture pour le déploiement de la plateforme Saas d’orchestration de commandes (OMS) de l’éditeur australien Fluent Commerce. Grâce à une vue unifiée des stocks, l’objectif est d’optimiser sa stratégie omnicanale en mettant notamment en place des services de Clic & Collect, et bientôt de Ship-from-Store (un service déjà disponible en Nouvelle-Zélande). Mais l’enseigne ne compte pas s’arrêter là puisque la mise en œuvre de Fluent Order Management devrait bientôt se poursuivre plus largement sur l’ensemble des marchés d’Asie du Sud-Est et d’Océanie, où Sephora compte quelque 70 magasins ainsi qu’une marketplace. Le prochain déploiement concernera Singapour. JLR