Quand les coûts de la supply flambent par les deux bouts
Sur l’amont comme sur l’aval de la Supply Chain, le maillon transport a longtemps souffert en silence de ne pouvoir facturer ses taux de fret à leur juste valeur, que ce soit en overseas, en routier national, ou sur les livraisons e-commerce du dernier kilomètre. Pour les chargeurs comme pour le client final, cette situation était pourtant devenue la norme et les supply chain de bout-en-bout se sont d’ailleurs bâties sur ce postulat. Mais les temps commencent à changer. Profitant du chamboulement des flux industriels et de la pénurie de conteneurs liée à l’impact de la pandémie, on peut dire que les compagnies maritimes se sont bien rattrapées depuis deux ans, avec des prix multipliés par 10 ou 15 sur certaines lignes. Les chargeurs crient légitimement à l’injustice, et espèrent un retour à la normale, c’est-à-dire à la situation antérieure, pourtant tout aussi injuste mais cette fois du point de vue transporteurs. La flambée des prix de l’énergie initiée depuis la guerre en Ukraine devrait avoir les mêmes effets sur le transport routier dès la rentrée. Et la prochaine révolution des coûts du transport pourrait concerner le dernier kilomètre et le consommateur final : avec l’augmentation sensible de la part du e-commerce dans leur chiffre d’affaires, les distributeurs seront sans doute contraints de facturer le coût réel de la livraison à leurs clients. A moins de trouver des solutions plus efficaces pour la logistique urbaine. Ce sera d’ailleurs tout l’objet des échanges du la prochaine édition du Forum d’été de Supply Chain Magazine, le 5 juillet à la cité universitaire internationale (Paris Montsouris). Une chose est désormais certaine, toutes ces évolutions, auront des conséquences directes sur les supply chains amont et aval dans les mois et les années qui viennent. Jean-Luc Rognon