Newsletter quotidienne n° 3546

La nomination en début d’année au sein du comité exécutif de Danone d’un nouveau directeur des Opérations, Vikram Agarwal, en charge des fonctions Cycles et Achats, Industriel et Supply Chain de bout-en-bout, semble avoir déjà des effets tangibles sur la stratégie digitale du groupe. Danone vient en effet de signer un contrat de partenariat avec l’éditeur texan o9 Solutions pour l’accompagner dans la transformation de ses process de planification et de prises de décision associées, et ce au niveau mondial. La mise en œuvre de la plateforme cloud Digital Brain, qui propose une vision de bout-en-bout (prévisions, planification, opérations), devrait commencer dans les prochaines semaines et s’étaler sur deux à trois ans. Avec ce partenariat, Danone cherche notamment à renforcer la collaboration entre ses équipes commerciales, opérationnelles et financières et donner aux utilisateurs la possibilité de se baser sur des scénarios en temps réel permettant d’accélérer leurs prises de décisions « data driven ». Le périmètre du projet couvre a priori tous les processus de planification de Danone : demande, approvisionnements, production, tour de contrôle, S&OP, optimisation des stocks multi-échelons, pour tous les marchés et toutes les marques (dont Evian, Actimel, Activia, International Delight, Silk). « Il s’agit d’un énorme pas en avant dans notre ambition de transformation digitale et j’ai hâte de débuter ce partenariat stratégique avec o9 et de nous appuyer sur leur technologie pour bâtir chez Danone des capacités qui vont changer la donne » a déclaré Vikram Agarwal sur Linkedin en réaction à cette annonce. Avec plus de 33 ans d'expérience dans des grandes multinationales des PGC, notamment chez Unilever et plus récemment chez Avon (cosmétiques), Vikram Agarwal est considéré comme un visionnaire en supply chain. A tel point qu’en février 2021, o9 Solutions avait annoncé qu’il intégrait son AIM10x Executive Council, un réseau de leaders avant-gardistes que l’éditeur a constitué pour faire partager leur expertise et échanger sur les meilleurs pratiques lors de webinaires et de podcasts. JLR

Pour continuer à faire partie des leaders en innovation en matière de logistique et de supply chain, Amazon a annoncé la création d’un fonds de capital-risque doté d’une enveloppe de 1 Md$. Avec ce véhicule financier dénommé Amazon Industrial Innovation Fund (AIIF), le géant du e-commerce entend stimuler l’innovation via des prises de participation dans des startups qui développent des solutions qui améliorent la productivité ou le confort de travail pour les opérateurs en entrepôt. « Nous considérons qu’il est de notre devoir de soutenir des entreprises qui développent des technologies émergentes en matière d’exécution de commandes, de logistique et de supply chain, explique Alex Ceballos Encarnacion, vice-président développement monde d’Amazon. Cinq jeunes poussent peuvent déjà se targuer de compter le géant américain du e-commerce dans leur capital. Via son fonds de capital-risque, Amazon a investi dans les entreprises de robotique Agility Robotics (robot bipède), Mantis Robotics (bras articulé) et l’israélien BionicHIVE (robot mobile autonome). Les deux autres sont les sociétés Modjoul et Vimaan, respectivement spécialisées dans les solutions de sécurisation de collaborateurs sur site via des boîtiers IoT et dans des outils de computer vision pour la capture de données avec recours à l’IA. AD

Depuis le mois de février, la startup suédoise Urb-it, spécialisée dans la livraison 100% décarbonée et socialement responsable de colis (principalement en cyclologistique), exploite un nouveau centre de distribution urbaine dans le nord-est parisien. Il s’agit du Segro Centre Paris, un tout nouvel espace de 1 000 m² livré en novembre 2021 sur la zone méridionale du Triangle Evangile (ancien site des usines à gaz de la Villette), dans le cadre du programme Îlot Fertile qui constituera bientôt le tout premier quartier zéro carbone de la capitale, sur 1,3 hectare (lauréat de l’appel à projets « Réinventer Paris 1 »). Urb-it a signé en fin d’année un bail classique 3-6-9 avec Segro pour la location de cet espace au rez-de-chaussée qui comprend 800 m² d’un seul tenant, avec une zone de déchargement accessible aux porteurs de 19 t, et 200 m² de bureaux et de conciergerie Click & Collect (non utilisée pour l’instant). La start-up compte en Europe des clients tels qu’Amazon, Cainiao ou encore DHL. « Sur la capitale, nous comptons aujourd’hui quatre points de chargement comme celui du Segro Centre Paris, et nous prévoyons d’en ouvrir de nouveaux à l’avenir » nous a confié Stéphane Toutin, le responsable d’Urb-it France depuis mars dernier. Dans l’Hexagone, Urb-it emploie environ 130 personnes dont 90 cyclo-livreurs. Elle est également implantée à Lyon, et bientôt à Bordeaux. JLR

Spécialiste français des équipements de protection individuelle (EPI), Coverguard disposera au printemps 2023 d’un nouvel entrepôt de 13 000 m² sur la commune de Mionnay, près de Lyon. Venant en remplacement de deux installations existantes implantées non loin de là, à Miribel et Les Echets, le nouvel entrepôt sera doté d’une solution goods-to-man Flexpick de Scallog. Sélectionnée après consultation de la société spécialiste de l’assistance à maîtrise d’ouvrage Etyo, elle sera mise en œuvre dans un espace de 600 m² sous mezzanine et comprendra 231 étagères et 8 robots Boby qui alimenteront une ou deux stations goods-to-person. Avec cette solution, qui interagira avec son nouveau WMS (Reflex de Hardis) et traitera quasiment toutes ses références (plus de 5 500), Coverguard prévoit de lisser son pic d’activité de l’automne et doubler voire tripler la productivité de ses préparations de commandes de détail. Il s’agit pour l’entreprise de continuer à livrer ses clients distributeurs français et européens entre 24 et 72 heures ainsi que de faire face plus aisément à la croissance de ses ventes e-commerce, notamment boostées par sa présence sur le site d’Amazon. « Le modèle d’achat en ligne et de rapidité de livraison d’Amazon, associé au foisonnement des commandes à la pièce et à la réduction du panier moyen, nécessitent d’accélérer nos flux logistiques dans notre nouvel entrepôt pour répondre aux nouveaux besoins de nos clients distributeurs, des quincailliers ou encore des GSB, souligne Richard Crnjanski directeur Supply Chain et IT de Coverguard. La robotisation goods-to-man de Scallog devrait nous garantir d’absorber l’effet ‘Amazon’ et de traiter, en toute agilité et efficacité, toujours plus de préparations à la pièce, qui représentent déjà 50 % de notre activité logistique. » A noter que Coverguard dispose de plusieurs filiales et usines à l’étranger, l’entreprise ayant réalisé sa toute première opération de croissance externe l’an dernier en prenant 80 % du capital du fabricant chinois de gants de protection Safety-INXS. AD

Brittany Ferries avait annoncé en 2020 le lancement d’une ligne de ferroutage entre le port de Cherbourg et le centre européen de fret de Mouguerre, près de Bayonne (voir NL 3078). Retardé en raison de la crise sanitaire, ce projet a franchi une nouvelle étape : la compagnie maritime française, qui compte désormais dans son capital le groupe CMA CGM (voir NL 3474), a annoncé la signature d’un accord-cadre avec SNCF Réseau sécurisant des sillons pour cette autoroute ferroviaire qui doit être mise en service sur la fin du premier semestre 2024. Après la construction de deux terminaux multimodaux à Cherbourg et à Mouguerre, ainsi que l’achat de wagons et du système de ferroutage Lohr Railway System (groupe Lohr), elle donnera accès à un service en correspondance directe avec les ferries opérant vers et depuis Poole, Portsmouth et Rosslare à destination de Cherbourg pour une offre de transport de semi-remorques non-accompagnées entre le sud du Royaume-Uni et de l’Irlande vers Bayonne/Mouguerre. Selon Brittany Ferries, ce service permettra de réduire de 25 000 le nombre de camions qui sont en transit chaque année sur les routes françaises. L’opérateur maritime deviendra à cette occasion opérateur ferroviaire. Le service débutera avec deux rames, composées chacune de 21 wagons, qui assureront un aller-retour par jour, six jours sur sept. « Après une circulation essentiellement de nuit, les navettes d’autoroute ferroviaire arriveront respectivement chaque jour à Cherbourg à 11h08 et à Bayonne/Mouguerre à 11h00 pour repartir à 19h15 de Cherbourg et à 19h26 de Bayonne/Mouguerre », précise Britanny Ferries. A noter que les navettes passeront pendant deux ans par Niort et Saintes pour rejoindre Bordeaux ou Poitiers, avant de basculer sur l’itinéraire principal qui passe par Angoulême à partir de 2026. AD

Le groupe japonais Rakuten a annoncé il y a quelques jours l’acquisition de Sky Estate, spécialiste des activités liées aux drones (en particulier la formation des pilotes de drone et les opérations d’inspection par drone). Rakuten espère ainsi développer davantage ses activités de livraison par drone. L’objectif est de former des opérateurs hautement qualifiés dans le domaine du pilotage et de décorréler le nombre de livraisons possibles des effectifs disponibles. Depuis 2016, Rakuten a déjà mené plusieurs initiatives dans ce domaine et est à l’origine d’un certain nombre de démonstrations dans l’archipel japonais. Sans compter celles menées par JP Rakuten Logistics (détenue par Japan Post et par Rakuten) qui a récemment multiplié les essais (voir NL 3418 et NL 3474). Ces initiatives ont pour objectif de palier en partie les pénuries de main d’œuvre dans les secteurs du transport et de la logistique au Japon. JF