Newsletter quotidienne n° 3467

En cette année 2022, que l’on pourrait tout aussi bien qualifier de 2020+2, toute l’équipe de Supply Chain Magazine vous présente ses meilleurs vœux, sans cérémonie ni célébration, puisque le jour des Rois de la Supply Chain a été repoussé au 17 mars. Que vous souhaiter en particulier ? D’abord de la santé bien sûr, de l’immunité collective, mais aussi de l’énergie, de la combativité et de la confiance à revendre pour continuer à mener jusqu’au bout vos projets personnels et professionnels. Ensuite de l’agilité, de la créativité, de l’inventivité pour trouver des solutions face aux retards d’approvisionnement, aux pénuries de composants, à la réorganisation des équipes au jour le jour. Et enfin de la sérénité et de la convivialité, dont nous avons tous grand besoin. Bonne et heureuse année 2020+2 à toute la communauté de la Supply Chain ! Jean-Luc Rognon

Les géants des mers vont davantage s’affronter sur les terres. Après l’acquisition du 3PL américain Ingram Micro CLS par CMA CGM et la prise contrôle à venir des actifs de Bolloré Africa Logistics par MSC, c’est en effet le 3PL hongkongais LF Logistics qui va être racheté par l’armateur danois A.P. Moller-Maersk (Maersk). Celui-ci a conclu un accord en vue de l’acquérir moyennant 3,6 Md$ (environ 3,2 Md€). Créé en 1999 et détenu à 78,3 % par le groupe chinois Li & Fung (21,7 % par le fonds souverain singapourien Temasek Holdings), LF Logistics emploie 10 000 collaborateurs et dispose de 223 entrepôts et centres de distribution d’une surface totale de 2,7 M de m² dans 14 pays en région Asie-Pacifique (Chine, Inde, Vietnam, Australie, Japon, Corée du Sud, Cambodge, Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Singapour etc.). Intervenant en B-to-C comme en B-to-B, il a réalisé en 2020 un CA de 1,3 Md$, issu de son activité de logistique contractuelle à hauteur de 850 M$ et de son activité de commissionnaire de transport à hauteur de 450 M$. « Cette acquisition représente une étape importante dans notre stratégie de devenir un intégrateur mondial et de bout en bout de la logistique des conteneurs », souligne Soren Skou, le Pdg de Maersk. En intégrant les 223 entrepôts de LF Logistics, l’armateur danois disposera de 549 actifs immobilier dans le monde d’une surface totale de 9,5 M de m². A noter que dans le cadre de l’opération, il est aussi prévu que soit développé en commun une gamme complète de services d’externalisation de la supply chain entre Maersk et Li & Fung, le premier devant se concentrer sur la partie aval et le second sur la partie amont. Le groupe chinois doit conserver l’activité de commissionnaire de transport de LF Logistics. AD

Le groupe Bolloré a passé un accord d’exclusivité avec l’armateur italo-suisse MSC pour la vente de l’intégralité de son pôle Bolloré Africa Logistics pour un montant de 5,7 Md€ (dette comprise). MSC a jusqu’au 31 mars 2022 pour remettre une promesse d’achat pour ce pôle transport et logistique comptant près de 21 000 collaborateurs, présent dans 42 ports et opérant dans le cadre de concessions 16 terminaux à conteneurs (Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Cameroun, Gabon, Congo, Togo, Guinée, etc.), 7 terminaux ro-ro (roll-on/roll-off), 2 terminaux à bois et un terminal fluvial, auxquels viennent s’ajouter des entrepôts et des concessions ferroviaires (Sitarail, Camrail et Benirail). Avec un chiffre d’affaires de 2,1 Md€ en 2020, Bolloré Africa Logistics a contribué sur la période à près de 9 % à l’activité globale du groupe dirigé par Vincent Bolloré (24,1 Md€ de CA). « La réalisation de la cession sera soumise à l’obtention d’autorisations réglementaires et des autorités de la concurrence compétentes ainsi qu’à l’accord de certaines des contreparties de Bolloré Africa Logistics, souligne le conglomérat français dans son communiqué. La décision d’exercer la promesse d’achat et la signature des accords y afférents ne pourront quant à elles intervenir qu’à l’issue des procédures d’information et de consultation des instances représentatives du personnel compétentes et de certaines opérations de réorganisation internes au groupe. » L’opération illustre en tout cas la ‘fièvre acheteuse’ qui anime actuellement les armateurs. Ceux-ci souhaitent pouvoir maîtriser l’ensemble de la chaîne logistique et bénéficient aujourd’hui de moyens supplémentaires avec la flambée des taux de fret. Dernièrement, CMA CGM a par exemple fait l’acquisition de l’opérateur ferroviaire Continental Rail (voir NL n°3380) et a déboursé 3 Md$ pour s’offrir le prestataire logistique Ingram Micro Commerce & Lifecycle Services (voir NL n°3460). AD

En 2019, le groupe Murgier n’a pas fait qu’automatiser son nouvel entrepôt de La Boisse avec des armoires de stockage Modula et une solution ‘Pallet Shuttle’ fournie par Mecalux (voir NL n°3052). Dans son installation de plus de 6 000 m² située à la périphérie de Lyon, le grossiste en boissons a aussi déployé le WMS Magistor du groupe Savoye. « Le travail de préparation de commandes était jusqu’alors effectué à l’ancienne accompagné d’un ERP », se souvient Richard Foltz, directeur logistique et distribution du site de La Boisse. Souhaitant à l’époque optimiser ses process tout en assurant une meilleure traçabilité de ses volumes et des DLUO, le grossiste a ainsi lancé un appel d’offres et retenu la solution de Savoye. Après la constitution de groupes de travail et la mise en œuvre d’une phase de conduite de changement ainsi que de formation, celle-ci a été déployée à la fin 2019, quelques mois seulement avant le déclenchement de la crise du Covid-19. Aujourd’hui, avec le WMS Magistor, le distributeur assure la préparation de 1 500 à 2 000 lignes de commandes par jour et gère de 12 000 à 13 000 emplacements d’actifs, apportant confort de travail à ses collaborateurs et contribuant à une meilleure gestion de ses stocks. « La solution s’est révélée être un outil incontournable pour fiabiliser la gestion de notre stock et ainsi faciliter le contrôle de gestion en fin de chaîne », souligne Genseric Piegay, DSI du groupe Murgier. Fort de ces résultats, le grossiste envisage d’équiper d’autres sites avec le WMS Magistor. Il en exploite 8 dans la région Rhône-Alpes. AD

La société de messagerie PPL, basée à Créteil, est à la recherche d’un repreneur. Placée sous redressement judiciaire depuis juin 2021, ce spécialiste du fret dans le secteur pharmaceutique accusait une perte nette de près de 900 000 € sur son exercice 2020, clos fin septembre, pour un CA de 4,2 M€, soit une baisse d’activité de 18% comparée à son bilan 2019, déjà déficitaire (-106 000 €). L’administrateur judiciaire en charge de PPL attend des offres de reprise d’ici au 20 janvier pour les 10 sites logistiques basés notamment à Aix, Cournon, Créteil, Lyon, Montpellier, Rouen, Sarran ou St Loubès. L’entreprise ne compte plus à ce jour que 71 salariés. Présidée par Patrice Djadel, elle est dirigée par Lionel Ruelle, un ancien de Danzas, passé par Hays, TNT et plus récemment Novescia et IDxpress. VL

En plus de continuer à développer son réseau de Points Relais en France (11 500 actuellement), Mondial Relay s’apprête à renforcer son réseau de consignes automatique accessibles 24h/24 et 7j/7. Celles-ci sont aujourd’hui au nombre de 300 et le spécialiste de la distribution de colis hors domicile compte en totaliser plusieurs milliers dans les prochaines années. Ce développement est surtout destiné à répondre aux nouvelles attentes des consommateurs et enseignes en matière de livraisons e-commerce. « Avec la pandémie, le marché du e-commerce a retrouvé un nouvel élan, explique Antoine Pottiez, président de Mondial Relay. Dans ce contexte, les acteurs de la logistique se doivent de se réinventer pour faire face à l’évolution des pratiques de livraison et répondre aux nouvelles exigences tant de la part des clients que des enseignes. C’est dans cette optique que nous déployons ce plan de développement de nos lockers. » Le déploiement sera réalisé d’autant plus rapidement que depuis le 1^er juillet Mondial Relay évolue dans le périmètre d’InPost. Ce groupe polonais exploite déjà près de 15 000 consignes automatiques en Europe (Pologne, Royaume-Uni, Italie). AD

Le premier colis n’est pas allé bien loin, puisque la nouvelle plate-forme logistique géante de Zalando, lancée mi-décembre 2021 à Bleiswijk, près de Rotterdam et de l’A12, l’a envoyé à un de ses clients néerlandais près d’Utrecht, à seulement 45 min de là. Mais à terme, ce site de 140 000 m², dédié en priorité au Benelux, doit envoyer ses commandes jusqu’en France et même au Royaume-Uni. Le distributeur en ligne de mode/lifestyle a fait appel à un de ses partenaires, Ingram Micro, déjà intervenu en 2019 par exemple sur l’entrepôt de Brunna, près de Stockholm, et ou dernièrement sur celui de Grossbeeren, près de Berlin, pour automatiser ce bâtiment à un niveau encore jamais atteint par le commerçant allemand, avec notamment des systèmes goods to person. Dans le but de réduire ses délais de livraison jusqu’au « same day », pour certaines régions, soit par exemple un gain d’au moins 1 jour pour ses marchés du Benelux. Financé par une joint-venture entre Somerset Capital Partners et USAA Realco-Europe, ce projet aura nécessité près de 2 ans de chantier. Ingram Micro (groupe CMA-CGM/Ceva) pense employer au total 1500 personnes sur place, mais pas dans l’immédiat. Désormais, Zalando s’appuie sur 13 entrepôts en Europe. Il a déjà lancé la construction d’un quatorzième, à Giessen, au Nord de Francfort. Parmi ses futurs sites, figurent la Pologne et surtout la France (voir NL 3345) VL

Suite au Brexit, le Royaume-Uni a imposé que les palettes bois circulant entre l’Europe et son territoire soient conformes à une norme relative aux mesures phytosanitaires. Du coup, le Groupe Bel a choisi de faire appel au loueur Chep et de laisser de côté les palettes échange qu’il utilisait jusqu’alors. « Face aux changements imposés par le Brexit, Chep a su mettre en œuvre une solution simple et rapide pour que des volumes importants de produits Bel soient livrés au Royaume-Uni sur des palettes traitées NIMP15 », explique Luis Gonzalez, Directeur Supply Chain de Bel pour l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Afrique du Nord. Les sept usines en France effectuent des appels de livraison des palettes Chep 80 x 120 sur le portail client MyChep et quelque 34 000 palettes bleues traversent en camion chaque année le tunnel qui relie Calais à Douvres, chargées de produits La Vache qui Rit, Babybel, Mini Babybel, Boursin, et Nurishh. A leur arrivée de l’autre côté de la Manche, elles sont livrées sur la plate-forme du prestataire logistique local du groupe Bel, qui est également un client de Chep. C’est d’autant plus intéressant d’un point de vue économique et écologique, car les produits Bel étant transférées sur des palettes 100 x 120 pour la distribution au Royaume-Uni, les palettes 80 x 120 peuvent être utilisées par le 3PL pour ses expéditions vers l’Europe, évitant un flux retour de palettes à vide. JLR