Objectif « remontada » dans le classement logistique mondial
Bientôt deux ans. On aurait pu penser, à tort, que le gouvernement actuel avait « mis sous le tapis » ce qui avait été engagé sous la présidence de François Hollande avec le projet France Logistique 2025. Vous vous souvenez de cette stratégie nationale, lancée vaillamment en 2016, qui voulait notamment faire de la France « l'un des cinq premiers leaders mondiaux de la logistique » ? Sauf que depuis, l’Hexagone fait du sur-place. Au classement 2018 de l’Indice de Performance Logistique mesuré par la Banque Mondiale (basé sur une large enquête de satisfaction), nous sommes restés 16ème, comme en 2016, très loin d’un podium occupé par trois autres pays européens, l’Allemagne, la Suède et la Belgique. On remarquera que l’Autriche, qui était 22ème en 2014, pointe désormais à la 4ème place, devant le Japon et les Pays-Bas. Comme quoi c’est possible ! Ce classement de la Banque Mondiale est loin d’être anecdotique : il est le reflet de la perception qu’ont les grands groupes internationaux de l’attractivité de notre pays en termes de logistique, ce qui peut conditionner l’implantation chez nous de telle ou telle grande plate-forme à vocation européenne. Nos ministres Bruno Le Maire et Elisabeth Borne l’ont bien compris en confiant à Eric Hémar et à Patrick Daher la mission d’identifier rapidement, d’ici le mois de mai, les leviers qui permettront d’améliorer la compétitivité de la filière logistique française. Ces deux chefs d’entreprises de prestations logistiques (l’un orienté retail, e-commerce et PGC, l’autre plutôt spécialisé industrie aéronautique et co-manufacturing) devront apporter dans leur feuille de route des réponses pragmatiques, opérationnelles et priorisées, pour enclencher une remontée au classement mondial à moyen terme. Objectif remontada !
Jean-Luc Rognon
Jean-Luc Rognon