Ils sont tous deux de nouveaux arrivants dans le groupe Quartus. Jean-Louis Foessel a été nommé directeur général de Quartus Logistique cet été et Christophe Ripert, l'a rejoint en septembre, en tant que directeur général délégué à la logistique urbaine. Ces deux anciens de Sogaris nous ont accordé une première interview dans laquelle ils précisent les contours de leurs métiers et leurs projets en matière d'immobilier logistique.
Dans un communiqué assez succinct et relativement alambiqué, Ceva Logistics a fait savoir aujourd'hui que CMA CGM détenait désormais 33% des actions (avec droits de vote) de la société, ainsi que 4,56% d'actions sans droits de vote (via une transaction dérivée). Ne détenant pas plus du tiers des droits de vote, la compagnie maritime n'est donc pas obligée de déclencher une OPA sur le reste du capital de Ceva Logistics. Rappelons qu'en vertu de l'accord de partenariat signé entre CMA CGM et Ceva Logistics lors de l'introduction en bourse de cette dernière en mai dernier, la part de CMA-CGM dans le 3PL néerlandais ne pouvait pas excéder 24,99% pendant une période de 6 mois, allant jusqu'au 5 novembre. Mais cette clause a été levée la semaine dernière, suite sans doute à la récente proposition du groupe danois DSV, transmise au Conseil d'administration de Ceva Logistics, d'une offre d'achat non sollicitée d'un montant de près de 1,3 Md €. Cette offre a été rejetée à l'unanimité par le board de Ceva. DSV en a pris acte dans un communiqué le 11 octobre, en indiquant notamment qu'il n'avait pas de dialogue avec Ceva concernant une OPA amicale. Même si le communiqué de Ceva n'aborde pas ce sujet, cette subite augmentation de la part de CMA CGM dans Ceva Logistics peut donc être interprétée comme une mesure visant à rendre plus difficile une éventuelle OPA hostile de la part du groupe DSV. JLR
Le fabricant-distributeur de produits d'hygiène professionnels à usage unique Paredes a centralisé sa logistique à Saint-Quentin-Fallavier, près de Lyon. Implanté au sein de la plateforme de 30.000 m2 de son prestataire SPI Logistic (opérationnelle depuis la mi-2017 avec le client Ferrero, voir NL n°2530), le nouvel entrepôt de Paredes, sur une cellule de 6.000 m2 (avec une capacité de stockage de 7.000 palettes), est destiné à alimenter ses 9 sites de distribution régionaux. Tous ses produits d'importation ainsi que ses références à faible rotation y seront désormais consolidés, les opérations de réception, stockage et préparation de commandes ayant été confiées à SPI Logistic. « Nos sites de distribution régionaux disposaient jusqu'ici de leurs propres stocks et les géraient eux-mêmes, souligne Benoît Mauget, directeur supply chain du groupe Paredes. Des surstockages, ruptures de stocks et dépannages inter-sites n'étaient donc pas rares. » Désormais, les stocks dont ils disposent portent uniquement sur les références qui assurent 98% ou 99% de leur CA. « Avec notre nouvel entrepôt, il n'y a plus de rééquilibrage inter-sites et nous pouvons massifier nos commandes, poursuit Benoît Mauget. Nos petits sites de distribution régionaux devraient ainsi être livrés de 1 à 2 fois par semaine et nos grands sites de 4 à 5 fois. » L'entrepôt, qui sera pleinement opérationnel à la fin décembre, devrait réceptionner chaque année environ 500 containers. Il est doté du WMS Reflex de l'éditeur Hardis, avec préparation vocale. Paredes n'exclut pas d'accroître le nombre de ses références traitées à Saint-Quentin-Fallavier. Elles sont aujourd'hui au nombre de 4.000. AD Photo :Benoît Mauget, directeur supply chain du groupe Paredes.
KLS Transport, la business unit de KLS Group créée suite au rachat en septembre 2017 de l'éditeur Logtimum (voir NL n°2549), est en pleine croissance : l'activité a augmenté de +30% durant le premier semestre, à tel point que les objectifs annuels sont déjà atteints à mi-parcours et ses effectifs se sont étoffés avec l'arrivée de trois nouveaux collaborateurs. Une nouvelle campagne de recrutement a été lancée depuis septembre : des postes de développeurs informatiques et de chefs de projets sont à pourvoir sur l'agglomération grenobloise, Meylan (38) et sur la commune de Rive-De-Gier (42). Rappelons que KLS Transport propose historiquement la solution Routyn pour l'optimisation des tournées de livraisons, et la suite logicielle XMS pour la gestion des expéditions multi transporteurs (choisie notamment par les e-commerçants Bienmanger.com et Clas Equipement). Selon le groupe KLS, plusieurs clients équipés de la solution WMS proposée par KLS Logistic, seraient également intéressés pour mettre en place la solution TMS de KLS Transport. JLR
Conçu pour les besoins de l'industrie agroalimentaire, des cosmétiques ou de l'industrie pharmaceutique, le nouveau Combo Excelsior de Schoeller Allibert fait partie de la catégorie des IBC (Intermediate Bulk Container), des conteneurs intermédiaires utilisés notamment en logistique internationale, dans le transport routier, maritime ou ferroviaire. Sa caractéristique intéressante d'un point de vue reverse logistics est d'être pliable, avec un gain de place de 70% une fois replié. sa capacité est de 1.500 kg et ses dimensions sont de 1,2 m sur 1 m. JLR
Voici la suite de l'interview des deux nouveaux dirigeants de Quartus Logistique, Jean-Louis Foessel, directeur général et Christophe Ripert, directeur général délégué à la logistique urbaine. SCM : Quartus Logistique (anciennement QTL, Quartus Tertiaire & Logistique, voir NL n°2448) s'est construite sur le rachat du contractant général abcd il y a deux ans. L'arrivée de Christophe Ripert sur le sujet de logistique urbaine change-t-elle l'orientation de votre métier de base ? Jean-Louis Foessel : Nous sommes et nous resterons un contractant général, c'est notre ADN, notre savoir-faire et nous souhaitons conforter notre position dans le top 3 en France dans ce domaine, avec un volume d'affaires compris entre 100 et 150 M€. C'est notre mission la plus importante : Quartus Logistique est en effet l'émanation d'abcd, une société qui a construit près de 2 millions de m2 en logistique depuis sa création il y a environ 10 ans. Le bruit a couru dans le microcosme que nous voulions nous consacrer uniquement à une activité de promotion, mais c'est totalement faux. Il nous arrive à l'occasion d'être promoteurs, sur certains sujets fonciers, pour « sourcer » » des terrains, mais ce n'est pas ainsi que l'on veut se définir. Chez Quartus Logistique, nous sommes 47 collaborateurs, dont plus de la moitié sont des ingénieurs, des spécialistes techniques des ICPE, desc bâtiments complexes ou à température dirigée. Et avec l'arrivée de Christophe (voir NL n°2765), nous renforçons de manière plus opérationnelle et efficace le troisième volet de notre activité, à savoir la logistique urbaine. C'est un sujet sur lequel nous avons beaucoup travaillé tous les deux, notamment chez Sogaris.
SCM : Quels sont vos réalisations récentes et vos projets en construction de bâtiments logistiques ? Jean-Louis Foessel : les projets XXL frappent les esprits, nous avons notamment réalisé pour Goodman l'entrepôt Amazon de Boves (107.000 m2), mais ce n'est pas le gros du marché. Les consultations auxquelles nous répondons la plupart du temps portent sur des bâtiments situés plutôt autour de 25.000 m2. Nous travaillons notamment sur un entrepôt de 30.000 m2 pour Goodman à Bailly-Romainvilliers (77) et sur deux nouveaux projets de 25.000 m2 que nous venons de signer pour Gazeley, l'un à Dammartin-en-Goële (77), l'autre à Athies à côté d'Arras. A côté de cela, il y a une à trois fois par an des projets plus importants, entre 50.000 et 100.000 m2. En ce moment nous travaillons notamment sur la construction d'un entrepôt Leclerc de 80.000 m2 à Castelnaudary, et la plate-forme Intermarché de 71.000 m2 à Saint-Quentin-Fallavier. SCM : Comment l'activité logistique urbaine s'intègre-t-elle au sein du groupe Quartus ? Jean-Louis Foessel : Quartus est une mosaïque de métiers tournés vers la ville, vers les personnes et les usages, et la logistique urbaine est forcément l'un de ces usages. Nous allons travailler sur la mixité des produits immobiliers que nous développons entre le tertiaire, le bureau et de petites opérations de logistique urbaine. C'est ce lien, cette ouverture, cette connaissance des territoires au travers des directions régionales de Quartus que nous avons l'intention d'utiliser sur les sujets de la logistique urbaine, et pas seulement sur Paris.
SCM : Christophe Ripert, vous travaillez sur des problématiques de logistique urbaine depuis de nombreuses années, d'abord à l'Ademe, puis à la Ville de Paris, à Londres puis chez Sogaris, où vous avez monté plusieurs projets opérationnels. Quelle est votre proposition de valeur dans ce domaine chez Quartus Logistique ? Christophe Ripert : L'idée est d'arriver à « poser » de l'immobilier logistique urbain sur ces grands territoires urbains, pas seulement la métropole parisienne mais aussi les capitales régionales et les grandes villes françaises. Nous proposons des concepts différents, avec des fonctions particulières, en travaillant sur les niveaux de densité de ces agglomérations. Le premier niveau c'est le bassin logistique d'une métropole comme Marseille, Bordeaux, Nice ou évidemment Paris (dans son cas, le bassin est très large, il peut s'étendre jusqu'à Orléans, Dourges ou Le Havre). Ce sont des parcs logistiques urbains qui jouent le rôle de portes d'entrée logistique pour l'agglomération, d'interface entre les flux longue distance internationaux ou nationaux et les flux courte distance urbain. Le deuxième niveau de densité concerne un secteur plus proche de l'agglomération. Il s'agit par exemple dans le cas francilien de la zone entre l'A86 et le boulevard périphérique. Nous portons ici le concept d'hôtel logistique que Jean-Louis avait proposé dans le cadre de la concertation marchandises dès le début des années 2000 à la Ville de Paris, et qui a été mis en place sur le site de Chapelle International. L'idée de Quartus Logistique est de se positionner sur ce concept immobilier en y amenant sa compétence d'ensemblier urbain.
SCM : Avez-vous travaillé sur des concepts d'immobilier logistique à l'intérieur même des villes ? Christophe Ripert : absolument, et c'est là où nous nous intégrons parfaitement dans le métier d'ensemblier urbain de Quartus. Cela concerne les troisième et quatrième niveaux de densité. Au troisième niveau, dans le cœur des agglomérations, il ne s'agit plus de construite un bâtiment spécifique à la logistique mais de venir s'insérer dans des structures habitation ou tertiaires existantes ou à construire, au premier sous-sol, au rez-de-chaussée ou dans une arrière-cour. Les Espaces urbains de distribution ne sont pas de grosses surfaces : 1.000, 2.000, 3.000 m2. Nous avons déjà un objet en cours d'analyse et d'étude sur la ville de Nanterre pour desservir le territoire de l'Ouest francilien. Enfin, le quatrième niveau est celui de la rue, de l'immeuble, du micro-quartier. C'est là que le savoir-faire métier récent de Quartus en tant qu'opérateur de services de conciergerie (déjà à Nantes et à Marseille) peut apporter une solution pour traiter les colis, notamment e-commerce, avec une livraison à domicile ou un retrait. L'idée est d'adapter, de décliner ces quatre concepts immobiliers en plusieurs variantes, en fonction du territoire considéré, de son historique, de la volonté politique, des besoins des chargeurs, logisticiens et transporteurs.
SCM : Comment définissez-vous le rôle de Quartus Logistique dans ce domaine ? Christophe Ripert : Quartus interviendra comme concepteur, promoteur, constructeur de ces outils logistiques. Sur les deux derniers niveaux (espaces urbains de distribution et conciergerie), nous pourrions même peut-être dans certains cas en être les gestionnaires. Notre métier est de monter des projets qui correspondent d'une part aux prescriptions des aménageurs du territoire que sont les communes, les métropoles, les départements, les régions et d'autre part aux besoins des utilisateurs, qui sont nos clients, les chargeurs, les transporteurs et les logisticiens. Et bien sûr de trouver des biens et des investisseurs. Propos recueillis par Jean-Luc Rognon
En 2007, le français Interlog Services s'était implanté au Mexique pour répondre aux besoins d'un équipementier automobile français, client d'un de ses services de Freight Audit (contrôle des factures transport). L'aventure avait tourné court, le sujet ayant été réinternalisé par ce dernier suite à une réorganisation interne. En mai dernier, Interlog Services a réactivé son agence mexicaine, en s'appuyant d'ailleurs sur la même personne qu'à l'époque, Brenda Perez. « Mais cette réouverture s'inscrit dans un tout autre contexte car entre-temps le groupe Interlog s'est globalisé, notamment suite à l'acquisition en 2015 de l'américain Pro-Log, qui disposait d'une offre assez similaire à la nôtre, sur un marché où l'externalisation de ces sujets est bien plus ancrée qu'en France », nous explique Pierre Boez, directeur Ventes & Marketing d'Interlog Group (voir NL n°2106). De fait, la demande venait cette fois-ci plutôt de clients et prospects américains en recherche de services Freight Spend Management et de Freight Audit & Payment pour mieux maitriser leurs problématiques de flux de transport entre les Etats-Unis et le Mexique, entre autres dans les secteurs automobile ou aéronautique. « Ce profil de clients est plutôt la chasse-gardée de prestataires américains, mais il faut noter que les règles comptables mexicaines sont en fait plus proches de celles en vigueur en Europe et en France », note Pierre Boez, avant d'indiquer que des discussions s'engagent avec de grands groupes français susceptibles d'avoir des besoins au Mexique, dans le cadre de la globalisation de leurs opérations de transport. C'est d'ailleurs dans cet esprit qu'Interlog avait déjà ouvert un bureau à Shanghai en mars dernier, notamment au service d'un groupe comme Schneider Electric, un de ses clients de longue date en Europe et en Inde. MR