Pendant longtemps, le travers de beaucoup de dirigeants d’entreprises a été de ne se rappeler l’existence de leur département supply chain qu’en cas de gros pépin urgent à régler, et de négliger son rôle clé aussitôt les flux rentrés dans l’ordre. Finalement, cette attitude ne serait-elle pas notre lot à tous ? Un an après le premier confinement, tout le monde se souvient du désarroi face à la pénurie de masques de protection et de notre intérêt soudain pour les ponts aériens et la logistique de leur distribution. Mais qui se soucie encore de la précision d’horlogerie avec laquelle ces masques sont toujours acheminés massivement, pour la plupart depuis l’Asie malgré la pénurie de conteneurs, pour achalander comme par magie les rayons de nos supermarchés ou les onglets de nos sites e-commerce préférés ?
Grâce aux compétences et aux moyens de la supply chain, ces masques font aujourd’hui partie de notre quotidien. À tel point que l’on est désormais décontenancé face à un inconnu nez au vent, voire tout sourire… Combien de temps faudra-t-il encore rester masqués ? Jusqu’au 14 juillet ? Jusqu’à la rentrée scolaire ? Jusqu’aux Rois de la Supply Chain 2022 en janvier prochain ? La réponse dépendra des progrès de la campagne de vaccination, qui seule permettra d’abolir enfin le « temps masqué ». Gageons que, comme pour les masques, nous aurons relativisé le démarrage en demi-teinte de l’approvisionnement et de la logistique des vaccins.
Mais, il y a un autre temps masqué. Celui connu de longue date en gestion de production et en entrepôt, qui consiste à faire accomplir une tâche, par une machine ou une autre personne, durant le travail confié à un opérateur, de manière à réduire le délai. C’est par exemple le cas en entrepôt quand on utilise un AGV pour acheminer les palettes préparées vers la zone d’expédition, ou un système de type goods-to-man pour alimenter les postes de travail des préparateurs de commandes. Ce mois-ci, notre dossier « Pour vos appels d’offres » est justement consacré à ces solutions automatisées, avec un panorama assez exhaustif des acteurs et de leur offre. Cette notion de temps masqué se retrouve également dans l’omnicanal, lorsqu’une commande click-and-collect est préparée en 30 minutes chrono, le temps de se rendre au magasin.
Chez Supply Chain Magazine, nous pensons aussi à votre temps masqué, d’où le récent lancement d’un nouveau rendez-vous d’information en mode podcast, à écouter en voiture ou dans le métro. Alors, vive le temps masqué en supply chain, mais vivement le jour où chacun pourra enfin se démasquer !