En bonne intelligence

L’IA suscite bon nombre d’interrogations et de fantasmes, notamment sur le fait que les algorithmes auto-apprenants pourraient remplacer l’intelligence humaine dans un certain nombre de tâches. Les solutions de RPA (Robotic Process Automation), basées sur du machine learning, commencent ainsi à faire parler d’elles pour automatiser certains processus en entreprise. Capable par son intelligence « naturelle » de saisir le contexte et de prendre des décisions à partir d’un nombre réduit d’exemples, l’expert métier de la supply chain conservera-t-il encore longtemps une longueur d’avance sur la machine et sa capacité à donner du sens à un très grand nombre de paramètres et de données ? Devra-t-il dans un premier temps former l’IA avant de passer définitivement la main ? Nul ne peut répondre à cette question à l’heure actuelle.

Mais une chose est sûre : l’IA n’a pas aujourd’hui la capacité de remplacer totalement un prévisionniste ou un responsable supply chain. Certes, l’IA peut les battre à plate couture aux échecs ou au jeu de go, mais elle paraît encore limitée pour prendre à leur place des décisions tactiques ou stratégiques. D’ailleurs, DeepMind (filiale de Google depuis 2014) a récemment fait passer à son IA un test de mathématiques (algèbre, arithmétique et calcul), utilisé dans les lycées britanniques pour évaluer le niveau des élèves. Ne nous moquons pas, mais le champion du deep learning n’a obtenu qu’un score de 14 sur 40, ce qui lui aurait valu un note de E ! Il reste du chemin pour que l’algorithme puisse correctement traduire un énoncé en équation, et il faudra encore du temps à l’IA (si cela arrive un jour) pour ridiculiser l’humanité entière aux tests de QI. En attendant, feriez-vous confiance à un collègue IA avec 50 de QI pour faire tout votre travail à votre place ? Question bête…

« Peut mieux faire », voilà la formule consacrée qui pourrait être inscrite sur le bulletin scolaire 2019 de l’élève machine learning (presque par définition). Par ailleurs, vous pourrez constater qu’il existe un autre domaine dans lequel la France « peut mieux faire » : celui de sa compétitivité internationale en logistique. D’après les premiers éléments issus de la mission confiée par le gouvernement à MM. Hémar et Daher, la solution devrait passer par un travail en commun plus synchronisé et plus soutenu de la part des nombreuses associations en lien avec la logistique et la supply chain dans l’Hexagone. Pour notre part, nous en avons recensé une dizaine dans notre dossier Grand angle inédit de ce mois-ci. L’idée de jouer collectif n’est pas nouvelle, mais les choses commencent à s’organiser pour se constituer en véritable interlocuteur des pouvoirs publics, notamment en matière d’évolutions réglementaires, de besoins en formation et d’attractivité de la filière. En bonne intelligence, en rien artificielle !

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En bonne intelligence

Crédit photo Jean-Luc Rognon

Auteur

  • Jean-Luc Rognon

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