Au départ, je comptais dans cet édito surtout me réjouir du retour de grands évènements tels que les Rois de la Supply Chain en mars et le salon SITL en avril, qui permettent à notre communauté professionnelle de se réunir à nouveau. Qui ne piaffe pas d’impatience, après deux ans de Covid et de gestes barrières, à l’idée d’avoir enfin affaire à des conférenciers en chair et en os, ou d’enchaîner les discussions à bâtons rompus avec des pairs confrontés aux mêmes problématiques que les siennes, ou ayant exploré des voies très innovantes ? Sans compter qu’à l’heure où j’écris ces lignes, ces deux rendez-vous devraient pouvoir se dérouler sans l’obligation de porter sur le nez ce masque devenu notre seconde peau depuis de longs mois. C’est un peu la même excitation qui s’empare du public de Roland-Garros quand le soleil fait son retour après une longue averse. Le vert des bâches de protection laisse place à l’ocre magnifique de la terre battue, les joueurs reviennent sur le terrain et l’arbitre annonce fièrement du haut de sa chaise : « Reprise des échanges ! ».
Même si cette perspective est réjouissante, que ce soit l’élection et la célébration des Rois de la Supply Chain 2022 le 17 mars, ou la grand-messe du transport et de la logistique de la SITL du 5 ou 8 avril (vous pouvez en découvrir les principales nouveautés dans le guide proposé dans ce numéro), le ciel au-dessus de nos têtes n’est déjà plus aussi bleu qu’on l’avait imaginé… Depuis cette date du 24 février où les forces russes sont entrées en Ukraine, l’expression de « monde d’après », tellement galvaudée jusqu’alors, semble avoir trouvé un sens très inquiétant et totalement inattendu. Car outre les conséquences dramatiques et désastreuses vécues par le peuple ukrainien, cette crise va aussi avoir des répercussions sur le prix de l’énergie, donc l’inflation, sur les supply chains et leurs approvisionnements, notamment suite au train de sanctions mises en place par la communauté internationale à l’égard de la Russie. Une fois encore, les responsables Supply Chain sont à la manœuvre pour tenter de limiter les dégâts, trouver des alternatives en matière de sourcing et de transport, et réagir aux aléas le plus rapidement possible. Cela dit, c’est aussi durant ce genre de période troublée que les échanges professionnels sont d’autant plus nécessaires, qu’il faut parfois se serrer les coudes et faire preuve de solidarité entre supply chains. Tout en gardant l’espoir que le soleil fasse son retour sur la scène internationale, et avec lui la reprise des échanges du monde d’avant…